Extrait du journal

deux grosses larmes que ses paupières ne pouvaient plus retenir. Dans l’instinctif besoin de satisfaire une agitation nerveuse, il se démenait le long du train qui allait emporter Rose vers Paris. Après avoir recommandé la voyageuse à tous les employés, il s’occu pait de lui choisir une place confortable, lorsqu’il avisa une dame encore jeune, mise avec une élégante simplicité, qui, de bout près de la portière ouv erte d’un com partiment de seconde classe, considérait d’un air de curiosité sympathique le groupe formé par la petite violoniste et ses amis. — Voilà une dame qui a une bonne tê te ! revint-il dire à ses camarades. Une idée... Si je la priais de prendre notre Rose sous sa protection ?... Et l’acte, chez lui, étant toujours de prompte exécution, il aborda aussitôt l’é trangère. — Pardon, madame, murmura-t-il, le chapeau à la main. — Monsieur ? fit-elle aimablement. — Puis-je me permettre de vous de mander, madame, st vous allez jusqu’à Paris ? La dame eut un gracieux sourire : — Oui. monsieur, je vais à Paris. — Alors, madame, dit le musicien tout joyeux, j'oserai vous présenter une re quête... — Je devine, répondit-elle du même ton affable. Vous désirez, n’est-ce pas, que jo veille sur cette charmante enfant ? De la tête, ses yeux gris très doux pleins d’une tendre bonté, elle montrait Rose, que la pauvre Olympe, à cette minute, embrassait désespérément. — Oh ! madame, nous vous serons si re connaissants ! — Eh bien ! je vous le promets de tout mon cœur, assura la voyageuse, que la compassion gagnait de plus en plus à la vue de la tristesse poignante de ces...