Extrait du journal
UNE BRUTE Le cas du lieutenant Normand. — La parodie d’exécution.— Nouveaux ren seignements. — Torture épouvan table. — L’état de la victime. Sous ce titre, nous avons raconté hier l’acte de sauvagerie commis par un officier du 4* régiment du génie ; nous recevons au jourd’hui la dépêche suivante de notre correspondant particulier à Grenoble qui donne de nouveaux et intéressants rensei gnements sur ce fait abominable. Grenoble, 2 mai. C’est jeudi dernier 28 avril qu’un caporal do la 8* compagnie du 1" bataillon du 4« régiment du génie informait le commandant de sa compagnie que son porte-monnaie contenant 14 francs avait disparu, sans se prononcer toutefois sur la cause de cette disparition. Le lieutenant Normand qui, en l'absence du ca pitaine, remplissait les fonctions de commandant de la compagnie, se livra immédiatement à l'en quête dont vous connaissez les résultats négatifs. A cinq heures, il opéra la fouille et à onze heures du soir, aidé des sous-officiers de la com pagnie, il se livrait à une perquisition minutieuse. Fuis il donne l’ordre à quatre hommes d’emmener Douhaire au polygone d’artillerie, baïonnette au canon. Pendant le parcours et eous une pluie battante l'officier demanda à plusieurs reprise si chaque homme était muni de cartouches. Puis entre chaque commandement adressé aux soldats pour le feu il posa cette question à sa malheureuse victime : « Douhaire I avouez que vous êtes coupable I » Jusqu’au dernier moment il continua cette abo minable torture et avant de crier : Feu ! il s’écria : « Vos derniers moments sont venus, Douhaire, voulez-vous avouer"? » Vous connaissez le reste de la scène. La parodie d'exécution terminée, lus soldats re gagnèrent la caserne. Après avoir fait changer de vêtements à Douhaire, le lieutenant Normand le fit mettre en prison. Douhaire était rentré de permission depuis deux jours. Il avait obtenu ce congé pour aller assister à l’enterrement de sa mère. Le lendemain, il a été remis en liberté. Mais il a dû se présenter à la visite du médecin major pour obtenir une dispense de service qui lui permette de se remettre de scs douloureuses émotions. L’état mental de ce malheureux soldat a été, en effet, fort ébranlé par les tortures affreuses que lui a infligées le lieutenant Normand. Q. (En gemps d’(Élections Depuis un mois dans le village Oa ne voit que notre marquis. Et comme un simple personnage Tout le monde est de ses amis. N’ayant plus son grand air sévère, Il nous parle du bon vieux temps, Il fait risette à nos enfants Et boit même dans notre verre... Ohi ce n’est pas une affaire d’Etat! Mais le marquis n'est-il pas candidat?... Vautour notre propriétaire Qu’on craignait dans tout le canton. N’a plus le même caractère. Il s’est fait doux comme un mouton, Il nous tire sa révérence Sans parler des termes échus. Si l’on voulait, je dirai plus, Il vous en donnerait quittance... Oh! ce n’est pas une affaire d'Etat! Monsieur Vautour n’est-il pas candidat?... Maître Graindor dans son étude Nous reçoit du matin au soir, Ce n'était pas son habitude : Avant on ne pouvait le voir. Plus même, quand il fait sa ronde Il offre une prise aux anciens, Il nous appelle citoyens Et dit bonjour à tout le monde... Oht ce n’est pas une affaire d'Etat! Monsieur Graindor n’est-il pas candidat? La dame du maître de forge Se donne un mal tous ces temps-ci Qu'elle en est prise de la gorge... Ça ne sera rien, dieu merci ! La chère dame rend visite Aux pauvres de tous nos hameaux Et laisse partout des cadeaux Sans oublier de l'eau bénite... Oh! ce n’est pas une affaire d’Etat ! Mais son mari n'est-il pas candidat?... Mais certain Gros-Jean-la-Misére Crie : A bas monsieur le marquis l A bas Autour et le notaire! Les exploiteurs et leurs amis! Il s’en prend au garde champêtre Aux riches comme aux sans-le-sou ; Il ajoute, le pauvre fou. Qu’on peut vivre sans dieu ni maître! Oh! c’est alors une affaire d’Etatt Pourquoi Gros-Jean n'est-il pas candidat? J.-B. Clément....
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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