Extrait du journal

COLLEURS D’ÉTIQUETTES Les antisémites ont trouvé un jeu nouveau. Au théâtre, dans les restaurants, au Palais-Bour bon, etc., etc., partout où l’on a l’habitude de dé poser son chapeau, ils se faufilent dans les ves tiaires et collent au fond des coi fies sur lesquelles ils ont pu mettre la main — de petites étiquettes de papier sur lesquelles sont griffonnées de gros sières et anonymes injures à l’adresse du colonel Picquart, ou d’Émile Zola. Cette réclame à bon marché ne leur a coûté jus qu’à présent qu’un peu d’encre et de salive. Elle pourrait coûter davantage à certains de ces far ceurs si, quelqu’un de nos amis, les prenant sur le fait leur mettait non point au fond de leur cha peau, mais bien au milieu du visage une étiquette d’un autre genre, timbrée d’une chiquenaude de première marque. XX JUSTE RÉCLAMATION Un de nos correspondants nous signale un des mille tracas par lesquels l’administration des postes prend plaisir à vexer les contribuables. Au grand bureau de la rue du Louvre, il existe à l’orifice des boites un tel système de barreaux et de trappes qu’il est impossible d’y insinuer la moindre enveloppe sans employer les deux mains. On juge du temps perdu pour les expéditeurs pressés qui ont à faire partir quotidiennement des courriers d’affaires de cinquante ou soixante lettres. L’administration des postes ferait bien de mettre un peu plus de conscience à respecter le secret des correspondances privées, et un peu moins à rendre si incommode l’accès de nos boites publiques. XX LES LETTRES ET LES ARTS Trop bien logé. — Nous annoncions que le di recteur du nouvel Opéra-Comique avait fini par se débarrasser du protocole qui primitivement devait régler le prochain gala. Aujoud’hui le Cri de Paris signale quelquesunes des prétentions de ce protocole accapareur : « Il avait fallu lui communiquer les feuilles de contrôle. Non seulement II avait, sans consulter la direction du Théâtre et les traditions, disposé de toutes les places, même de la loge directoriale, mais encv.e II exigeait que les cloisons de trois loges fussent démolies au balcon pour que le Président eût une assez belle place. En outre des tentures et des plantes vertes devaient inter cepter le partage dans le couloir pour former un salon. » C’est le cas de dire que ces messieurs du proto cole avaient besoin d’être remis à leurs places....