Extrait du journal

Paris a fait la grimace hier matin en mettant la tète à la fenêtre. Quoi ! encore dos nuages là-haut? Encore une inouduLion|en perspective ? Pas le moindre espoir de soleil ? Mais alors, la Fête des fleurs, noyée ? Riais le Grand Prix, submergé ? Abomination et désolation ! Mais Paris ne se démonte pas pour si peu. 11 en a vu bien d’autres. Vers midi, il prenait ve son pied léger la route du Rois de Boulogne. * • Tant pis, les dames n'inaugureraient pas la toilette d’été, les messieurs en dosseraient le pardessus ; on s’armerait d’un parapluie en guise de canne. On s’amuserait quand môme. Fêle des fleurs... Quel joli couple de mots ! Et la pensée quitte les régions moro ses du Nord, et l’imagination s’envole au pays du soleil, vers les rivages méditer ranéens. J’ai cherché une description des fêtes de Nice cl de Menton, et voici justement, dans les Stations d'hiver de Gabriel Charmes, une page délicieuse. Je n’hé site pas à la citer. « C’est un spectacle ravissant. Qu’on se ligure deux rangées de voitures toutes couvertes de fleurs, défilant l’une en face île l’autre, dans des directions opposées, et se lançant une quantité innombrable de bouquets. » A Nice, il n’y a pas moins de 2,000 voitures, parmi lesquelles plusieurs cen taines sont de véritables chefs-d’œuvre. Tantôt vous voyez passer des sortes de grottes marines, couvertes de plantes...