Extrait du journal

Deux brochures. — Un programme. — Une méthode. — Variété d’informations Dans la multitude des récentes publications sur l’Hygiène ouvrière, il en est deux qui me Saraissent, chacune suivant son type, toucher e très près à la perfection. La première a été invoquée à plusieurs reprises par Henri Tu rot, dans la Petite République : c’est la bro chure du docteur Terxvagne, député d’Anvers. La seconde, c’est la brochure d’E. Vaillant, parue en 1902, avec ce titre : « La Législation ouvrière et l’Hygiène ». En réalisant l’une et l’autre un maximum de proportion entre le but poursuivi et les moyens d’exposition employés, elles présen tent des différences de méthode auxquelles il n’est pas inutile de nous arrêter. Terwagne procède par affirmations da clarté facile et d'évidente certitude, qu’il ap puie de deux ou trois données d’expérienceVaillant commence par un exposé théorique : accumulation de notions générales encore peu vulgarisées, mais définitivement acqui ses ; leur faisceau se dispose et éclate en irrésistible lumière. C’est dire que la méthode de Terwagne, utile à toutes les catégories de lecteurs, ne serait pour aucun d’eux un sujet de fatigue. Pour profiter de la publication de Vaillant, il faudra plus d’effort. L’auteur a largement compté sur l’aptitude intellectuelle du prolé tariat ; il a eu raison. Je ne connais pas de préjugé plus injuste en lui-même, ni plus dangereux pour notre propagande, que la dis position d’esprit contraire à celle-là. Ce n’est presque jamais de débilité psycho logique que le publiciste ou le conférencier doivent se préoccuper dans leurs rapports avec le travailleur; c’est plutôt de passagères lassitudes, produites par la diversité de ses soucis et de ses surmenages. Pour l’en soulager et pour n’exiger de lui qu’une mesure d’attention qu’aucune gêne n’accompagne, le procédé de Terwagne mé rite tout éloge. L’ouvrier qu’aura instruit notre camarade d’Anvers connaîtra la plu part des devoirs essentiels de l’hygiène et il saura en défendre l’affirmation contre les oppositions courantes de la paresse ou de la naïveté. Celui qui pourra utiliser le procédé de Vaillant rattachera à des certitudes de physique et de chimie toutes ses convictions sur la biologie usuelle ; l’objection, pour lui, ne sera pas seulement insignifiante, ma»'1 encore impossible. Notre méthode En instituant ce parallèle et en y insistant, ai-je laissé suffisamment comprendre que les deux modes de vulgarisation ne présentent aucune contradiction irréductible ? Loin de s’exclure, ils s’appellent et se complètent, Les employer simultanément ou tour à tour, c’est combiner leurs communs avantages et intensifier leur vertu respective ; c’est encore, une fois par mois, fournir à nos camarades ouvriers, en matière de médecine pratique et d’hygiène, ce que Clitandre appelle des « clar tés de tout » ; c’est mettre en valeur de netteté et de relief toutes les actualités de ma ru brique qui peuvent solliciter utilement la cu riosité scientifique du prolétariat. Voilà bien l’objet de ma tâche. En la remplissant, je veillerai beaucoup moins à produire des informations inédites qu'à fixer et à ordonner, dans l’esprit de nos camarades, des notions déjà rencontrées. Leurs vues d’anatomie élémentaire manquent de précision plus que de justesse ; ils ne s’exercent pas a ramener à quelque loi de chala plupart des...