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La Petite République, 11 juillet 1911

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La Petite République
11 juillet 1911


Extrait du journal

La cour do Bourges accorde trente mille francs do dommages-intérêts à Charles Michaud, dont le verdict du jury a reconnu l’innocence. Elle ordonne, en outre, l’insertion de l’arrêt dans un cer tain nombre de journaux de la région et de Paris, et son affichage dans les com munes de la région d’Aubusson et de Gué ret. Ainsi, les murailles du pays qui le vit naître, les rues où il passa, traîné par les gendarmes, sanglotant de désespoir, en sanglanté des voies de fait de la foule, et souillé de ses crachats, proclameront qu’il est rendu à la vie sociale, ressuscité à l’honneur. Les chemins qui lui furent un calvaire, les carrefours où l'attendait le pilori, lui riront après dix-sept ans et lui feront fête. Michaud est réhabilité. Michaud est dédommagé aussi : le voilà petit rentier ; puissent les choux, qu'il va planter en paix, croître ventrus et succu lents, cl faire oublier à ce pauvre brave homme ces haricots du bagne auquel il ne fait jamais allusion sans pâlir de ran cune et sursauter d'horreur ! Les trente mille francs, le malheureux les a bien gagnés ; la somme est assez modeste : elle est dérisoire, s; l'on prend garde à ce qu elle représente : car il n’est pas de trésor qui vaille l’existence, et l’honneur est sans prix ; or, cet. homme a été retranché de la vie durant les vingt années qui en sont la meilleure part. Cap tif et infâme, il a connu deux morts, à l’âge de force et d’espoir, où l’on sou haiterait vivre deux fois. La faute commise en 1894 est de celles qu’on ne pa:e pas : elle ne sera jamais payée, la rançon d’argent fût-elle cent fois supérieure. Mais ce que la société ne saurait faire, ceux qui la représentent autour de Mi chaud. ses parents et ses proches, y sup pléeront de leur mieux, par un intérêt, une affection, une sollicitude dont le meilleur gage est dans l’œuvre qu’ils axaient entreprise et que le succès vient do couronner. Le malheureux sait qui furent les champions de son innocence, et déjà le témoignage de sa gratitude ne leur a pas manqué. Leurs noms sont po pulaires là-bas, en Creuse, où le moins lettré des campagnards a suivi à mesure, et encouragé avec émotion les efforts de M. Berthier, secrétaire de la mairie de Lavaveix ; de M. Simonet. député de la Creuse : de notre ami. André Lefèvre ; où l’on a de tout cœur applaudi le talent et le dévouement de M. Jean Ravnal, devant...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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