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La Petite République, 11 novembre 1903

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La Petite République
11 novembre 1903


Extrait du journal

porté par la foule des ouvriers affolés que pressent les agents. Il tombe, ses camarades lui passent dessus. Il gisait à terre encore tout ahuri lorsqu’un agent cycliste décharge à deux reprises son revolver sur lui. Les balles passent sur le crâne en ouvrant deux profonds sillons. Des récits qui nous ont été envoyés par d’autres victimes sont absolument semblables à ceux qui nous ont. été faits à la Chambre. Les agents ont frappé au hasard, sans raison, avec la dernière brutalité et avec des insul tes pour leurs victimes. Tous ces récits, je le répète, empruntent aux circonstances mêmes dans lesquelles les attentats ont été commis la preuve de leur sincérité. Comment ces gens affolés, sans armes, poursuivis par des hommes armés, auraient-ils eu la témérité de provoquer? Comment des hommes à moitié assassinés auraientils eu le courage d’appeler par des menaces ou des insultes les coups qui pouvaient les achever? Comment des ouvriers nouveaux venus à Paris, comme le citoyen Dintrans, qui n’avait encore assisté à aucune réunion de la Bourse du travail, qui y venait peutêtre pour la première fois, pouvaientils appeler les représailles des fauves de la police ? Non, de quelque parti pris que l’on soit, quelque partialité que l’on mette dans l’examen des faits, il est bien difficile de laver le préfet de police, ou seulement de trouver des circonstan ces atténuantes. Oui, Bagnol, Cardet et moi avons été fortement impressionnés par les scènes tragiques qui nous ont été dé peintes; mais ce qui a augmenté notre émotion, c’est l’injustice de l’agres sion, son inexplicabilité, le mépris du droit et de la raison, le succès de la force brutale qui semblait s’appesan tir sur les ouvriers en proportion de leur faiblesse et de leur innocence, et par-dessus tout l’audace des assassins accusant leurs victimes. La journée du 29 octobre, si elle n’avait pas une autre sanction, serait le triomphe de la bestialité et de l’im pudence. Une pareille solution est-elle possi ble avec un gouvernement démocra tique ? MARIES DEVEZE....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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