Extrait du journal
Lisez la Croix, lisez l’Intransigeant. On n’y souffle mot des millions trouvés chez les pauvres Pères Assomptionnistes. C’était pourtant une occasion de donner enfin l’adresse du fameux syndicat 1 PRÉVISIONS Les Itébals et la Liberté se scandalisent fort et tirent argument d’une phrase écrite hier par moi. J’ai dit que, suivant toute probabilité, la majorité qui avait, samedi dernier, voté la compétence de la Haute Cour se retrouverait pour la condamnation des accusés. Et les feuilles modérées de conclure que, de notre propre aveu, la cause est jugée avant d’être entendue. Il est toujours facile, dans une polémique, de faire sortir d’une phrase quelconque la si gnification souhaitée, et je n’ai jamais douté sur ce point de l’habileté de mes confrères. Or, je n’ai rien dit de pareil. Oui, certes la condamnation me parait pro bable parce que la culpabilité semble indiscu table après le rapport de M. Béranger et les pièces même du procès, pièces incontestées et incontestables. Les conspirateurs avaient une chance de sa lut : la pusillanimité de leurs juges, la fai blesse ac ceux qui pouvaient se laisser terro riser par les menaces nationalistes. La Haute-Cour a prouvé hier qu’elle n’était {>oint disposée à céder devant les injures et es cris : d’où ma conclusion. Et, puisqu’on fait un rapprochement avec l’affaire Dreyfus, est-ce que nous avons pro teste contre l’attitude des journaux cléricaux, réactionnaires et nationalistes qui, chaque jour, proclamaient la culpabilité au capitaine et affirmaient que la condamnation était cer taine ? Nous nous sommes élevés contre la cam pagne de faux et de mensonges organisée contre l’accusé d’alors ; nous avons flétri avec la dernière indignation les abominables, les criminelles manœuvres employées pour main tenir l’innocent à l’ile du Diable. Quel rapprochement peut-on faire avec la situation actuelle ? Pouvez-vous dire que contre les accusés d’aujourd’hui nous avons publié des faux ou articulé des mensonges ? Pouvez-vous dire que nous égarons le pays par une campagne de calomnies systémati ques ? Les accusés cherchaient à renverser la Ré publique, conspiraient ouvertement, organi saient une agitation perpétuelle, préparaient un coup d’Etat et la rentrée du Prétendant. Certains d’entre eux le proclament et s’en font honneur. Qu’y a-t-il donc d’excessif à prévoir la con damnation de gens qui, loin de vouloir dé montrer leur innocence, se fout gloire de leur haine pour les institutions républicaines f Voulons-nous les voir prives des droits de la défense ? Nullement 1 Et nous souhaitons que les accusés aient toute liberté de discuter les charges qui pèsent sur eux. Si les agents uu duc d’Orléans parviennent à prouver qu'ils n’ont point conspiré contre la République, si M. Déroulède revient sur ses propres aveux, si M. André Buffet démon tre que les télégrammes à lui attribués sont...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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