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La Petite République, 15 mai 1898

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La Petite République
15 mai 1898


Extrait du journal

Les commissions de recensement ont {troclamé les élus. Elles ont constaté es circonscriptions où doit avoir lieu un second tour de scrutin. La trêve est expirée qui, pendant quelques jours, a suspendu les ardeurs des combattants. Les affiches réappa raissent. Les réunions se rouvrent. La bataille recommence. Définitive, celle-là. Le candidat qui le 22 mai au soir aura réuni le plus grand nombre de suffrages sera pour quatre ans l’élu, le représentant de la circonscription. Il apportera une voix de plus à la réaction ou à la République, à la démocratie ou à l’oligarchie. CTest dire qu’il n’est plus permis à personne de se livrer à des fantaisies individuelles. L’heure a sonné de ral lier le drapeau et de faire face à l’en nemi, tous coude à coude. Dans les circonscriptions où plusieurs candidats socialistesétaienten présence, celui qui a obtenu le plus grand nombre de voix doit voir s’effacer devant lui tous ses concurrents socialistes. La règle est simple, précise. Il n’ap paraît pas que nulle part son application soulève de difficultés. La bataille du 8 mai a provoqué dans toutes les fractions du parti socialiste sans distinction un grand mouvement de concorde et d’entente. A Paris, nous avons entendu, avec une joie profonde, jusqu’aux militants du groupement qu’on représentait parfois comme le plus irréductible, prendre la parole en faveur de l’union, du groupement étroit de tous les socialistes. Cet appel a déjà été écouté. Les élec teurs, le 22 mai, démontreront qu’ils en ont compris le sens et la portée. Dans dix jours le parti socialiste sortira plus uni, donc plus fort, de la double épreuve électorale par laquelle il aura passé. Il est d’autres circonscriptions où le socialiste, qui tient la tête, a besoin pour passer, pour battre le candidat gouvernemental, des voix réunies par un radical. Nous n’avons ni conseil à donner aux radicaux ni service à leur demander. Nous luttons, eux et nous, sous des fa nions différents, pour le triomphe de l’idée républicaine. C’est ce qui nous autorise, au nom du principe commun qui nous réunit, à réclamer hautement le désistement du radical en faveur du socialiste, partout où celui-ci devance celui-là. Nous no faisons point do marché, nous ne concluons point de troc. Nous disons où est le devoir et que les radi caux doivent le suivre, parce que c’est le devoir. Mais précisément parce que nous Rabaissons pas le scrutin à un trafic de votes et d’influences, après avoir indiqué l’obligation impérieuse qui s’impose aux candidats radicaux moins favorisés que les nôtres, nous n’atten drons pas la réponse du parti radical, pour tracer leur devoir aux candidats socialistes qui, ayant combattu parallè lement avec un candidat radical une candidature gouvernementale, ont réuni moins de voix que leur concur rent radical. Sans hésiter, ceux do nos amis qui se trouvent dans cette situation doivent se retirer pour rendre certaine, au se cond tour, la défaite de la réaction, sous quelque masque qu’elle se dissi mule. Je sais, parbleu ! que l’opération ne sera pas toujours aussi aisée à prati quer qu’a conseiller. Au premier tour, îles propos plus ou moins amers ont pu être échangés, on espérait un autre ré sultat, on aurait bien des réserves à formuler sur la personnalité, sur le programme du candidat plus favorisé ! Eh bien ! il faut faire litière de toutes ces considérations secondaires, il faut refouler bien loin tous les sentiments d’animosité ou d’aigreur, produits trop fréquents du premier combat, pour ne songer qu’à la seconde et décisive ba taille qui va se livrer. Le 22 mai au soir, nous saurons si la République a chance de faire un pas en avant ou si pendant quatre ans nous allons être réduits à batailler pour con server les positions acquises. Socialistes, notre devoir est clair. Que notre bulletin aille, au scrutin de ballottage, frapper en pleine poitrine l’ennemi, qui est le candidat officiel. Contre lui que tous les suffrages dé mocratiques s’agglomèrent et fassent balle. A. MlLLEItAND....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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