Extrait du journal
R. 30 ans. M. le greffier Blondeau lit l’acte d’accusa tion. Antécédents de l’accusé. Victor Moyaux est né à Niherne, arrondisse ment de Châteauroux (Indre), le 13 mars 1817; il appartient à une honnête famille ; son père, dé cédé peu après sa naissance, était conducteur de travaux pour le compte d’un entrepreneur; sa mère, restée veuve, lui §t apprendre l’état de charron, et à dix-sept ans il put déjà trouver à se placer utilement. Après avoir travaillé en i Touraine pendant plusieurs années, il est arrivé en 1867 à Bagneux, près Paris, où il est devenu , l’ouvrier d’un aieur Minard, dont, le 14 juillet ! 1868, il épousait la fille. Les premières années de cette union furent heureuses, et, jusqu’à la fin de 1875, aucune cause ! de mésintelligence n’existait entre les deux ; époux ; ils avaient perdu deux enfants en bas âge, mais utie petite fille leur restait sur laquelle 1 était concentrée toute leur affection. Cette enfant ! se nommait Marie-Jeanne; elle était née à Paris, le 9 janvier 1873. Avant son mariage, la femme Moyaux avait appris à confectionner des casquettes; elle en seigna .ce métier à son mari, et tous deux vin rent en mai 1869 s’établir à Paris, rue des FrancsBourgeois, où, pendant trois ans, ils furent employés ensemble chez le sieur Baudelier, cha pelier. Au mois de juillet 1872, ils quittèrent ce patron pour travailler chez eux à façon ; mais au mois du février suivant, Moyaux, renonçant & une industrie qu’il ne trouvait plus assez lucrai tive, entra, comme receveur, chez le sieur Crespin qui dirige à Paris une maison de vente à crédit; il y resta jusqu’au 20 avril 1876, époque à laquelle il donna sa démission, à la suite de cer! tains actes d’improbité constatés dans sa gestion; une amende lui ayant été infligée à titre de répa ration, il refusa de la payer, et quitta son emploi en disant qu’il ne voulait pas être exploité da vantage ; mais ce n’était là qu'un prétexte : la vérité était qu’il songeait alors à mettre à profit, au détriment de la maison Crespin, certains pro cédés frauduleux qu’il avait imaginés, tt dont il préparait la réalisation. Les faux bons. On sait sur quël système reposent les opéra tions de Cette maison : lorsqu’un client veut acheter un objet qu'il ne peut pas do suite payer intégralement, on lui ouvre un compte au crédit duquel sont inscrits successivement les paie ments partiels qu’il effectue ; quand les verse ments opérés ont atteint la moitié du prix de l’objet à acquérir, la maison Crespin lui délivre un bon de la valeur totale de cet objet, et sur la I remise de ce bon, il peut réaliser l’achat chez certains négociants qui lui sont désignés ; la maison Crespin acquitte ensuite les bons quand ils sont présentés par le vendeur, et le client se libère vis-à-vis d’elle dans certains délais, par i des versements ultérieurs. Les bons émis dans ces conditions portent tou jours au recto la signature du sieur Crespin et celle de son principal employé, et au verso une 1 légende imprimée avec quatre figures ; Moyaux s’était appliqué à en fabriquer de semblables ; 1 dans ce but, il acheta une presse, des caractères...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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