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La Petite République, 24 août 1900

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La Petite République
24 août 1900


Extrait du journal

LB VOL BT LES VOLEURS Parmi les ouvrages de Balzac qui vont entrer dans le domaine public il est fâcheux de ne pas voir figurer le Code dus honnêtes gens. Ce petk livre que le grand écrivain imprima et édita lui-même est aujourd’hui introuvable. Rien qu’à l’énoncé de quelques chapitres on peut juger de son intérêt. On y exposait des considérations politiques, philosophiques, législatives et budgé taires sur la classe des voleurs. Et c’était une étude des petits vols, des escroqueries avec chapitres ré servés aux gens du monde, au notaire, à l’avoué, aux agents de change, etc. Cela laisse à penser si Balzac avait bien compris l’importance du vol dans tous les mondes. Il re connaissait déjà de son temps que la classe des voleurs, si nombreuse et si importante, contri buait largement au mouvement de l’ordre soda*. Il en est encore ainsi de notre temps. Espérons que c’est une nécessité du monde capitaliste et qu’elle disparaîtra avec lui — le plus tôt pos sible. XX NOUS GRANDISSONS Depuis quelque temps, on se plaignait avec rai son de la décroissance de la race française. 11 paraît qu’il faut se reprendre à espérer. Le temps appro che où nous allons grandir. Le ministère de la guerre vient en effet de pu blier le compte rendu des opérations du recrute ment de l’armée pendant l'année dernière. Il ressort de ce document que la taille moyenne des jeunes gens reconnus « bons pour le service » a été de i m. 646. Il y a une augmentation de plusieuis millimètres sur la moyenne des années précé dentes. Les uns attribuent cette croissance à la part importante que les exercices physiques ont prise depuis dix ans dans nos programmes d’éducation ; d'autres à ce que depuis plus de trente ans nous n’avons pàs eu de grande guerre. Quelle que soit la cause, enregistrons l’effet et souhaitons que comme le nègre de l'histoire, cette bonne croissance continue. XX EN 1798 Le succès formidable de l'Exposition n’a pas calmé !a rage des monomanes qui depuis avril ne cessent de marmonner : « Pourquoi a-t-on ou vert quand tout n’était pas prêt ? Cela ne s'est jamais vu. » D’abord cela se vit en 1889, en 1878 et en 1867. Mais eda se vit surtout en 1798, lors de la première Exposition. Qu’on en juge par ce bref compte rendu de la cérémonie d’ouverture : a L’emplacement choisi était le Champ de Mars. Les bâtiments devaient consister en une en ceinte carrée et décorée de portiques sous lesquels seraient placés les objets exposés. Au centre de l'enceinte et ouvert de tous les côtés devait s’élever un temple à l’industrie. Mais ni le temple ni les portiques n’étaient en état le jour de l’inaugura tion , et, pour faire son discours le ministre dut monter en plein ait, sur un tertre du Champ de Mars. » XX LA PROPRIÉTÉ D’UN PORTRAIT Un de nos lecteurs, statuaire, nous demande si une personne qui a commandé un portrait a le droit légal,en cas de contestation,'d’exiger la livrai son telle quelle de l’oeuvre. Voici comment, sur cette matière, la Cour de cassation s’est prononcée le 14 mars 1900 • « La convention par laquelle un peintre s’en gage à exécuter un portrait moyennant un prix dé terminé, constitue un contrat d’une nature spé ciale, en vertu duquel la propriété du tableau n’est définitivementacquiseàla partie qui l’a commandé que lorsque l’artiste a mis ce tableau à sa disposi tion, d'une part, et que, d’autre part, l’exécution de la commande a été agréée. Jusqu’à ce moment, l’artiste reste maître de son œuvre, sans toutefois qu'il lui soit possible de le retenir pour lui-même ou d’en disposer au profit d’un tiers, à l’état de portrait, le droit de reproduire les traits du modèle ne lui ayant été concédé que conditionnellement, ei, vue de l'execution complète du contrat. Le peintre faute de satisfaire à ses engagements se rend seulement passible de dommages-intérêts envers l’auteui de la commande, sans que ce dernier qui n'est pas devenu propriétaire du tableau, puisse exiger que remise lui en soit faite en l’état actuel. » Le renseignement est assez précis, mais que ces messieurs de la Cour écrivent donc mall XX LES LETTRES ET LES ARTS On annonce la mort du peintre Cauvain qui exposa pendant longtemps aux Salons, des marines, des types de matelots et aussi des scènes de la vie du bagne qui constituent de très intéressants docu. ments. Cauvain fut, de plus, le dernier professeur de peinture, sculpture et dessin qui enseigna à l'arse nal maritime de Toulon, poste qui avait été tenu autrefois par Pierre Puget lui-même. Il était, en effet, nécessaire à cette époque d’ap prendre aux ouvriers des arsenaux à sculpter la poupe d'un navire, à y peindre des attributs. Avec les cuirasses modernes, cet art assez simple et naïf est devenu inutile. Ajoutons que pendant sa vie, le peintre Cauvain parvint à réunir un grand nombre des poupes de nos vieux bâtiments, dont plusieurs sont de Pierre Puget. Cette collection forme à l’arsenal de Toulon un très curieux musée....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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