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La Petite République, 25 juillet 1903

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La Petite République
25 juillet 1903


Extrait du journal

Au Palais de Justice, il existe un local qui prend un aspect spécial les mercredis : c’est le couloir de la bibliothèque des avocats. C’est là qu’on donne rendez-vous aux ouvriers bles sés qui doivent passer devant le juge concilia teur. Ils viennent les uns avec des béquilles, d’autres avec une jambe de bois, ou le bras en écharpe, ou un bandeau sur l’œil, tous exprimant la douleur des misères endurées et l’anxiété de l’avenir qui leur est réservé ; car, tout à l’heure, ils vont se trouver face à face avec le patron âpre au gain ou l’homme d’af faires retors, et ils se sentent faibles* devant l’appareil formidable de la justice. On les introduit à tour de rôle dans le ca binet du juge qui préside aux préliminaires de conciliation. La loi du 9 avril 1898 avait voulu faire de cette formalité une garantie pour les travailleurs : il n’est pas bien sûr qu’elle y ait réussi. Le juge conciliateur, surtout a Paris, de vient sceptique à force de voir défiler devant lui les plaignants ; il a hâte d’en finir avec une besogne fastidieuse. Au lieu de prendre au sérieux sa mission de protecteur des vic times du travail, de les conseiller, de les sou tenir, de les aider à faire valoir leurs droits contre leurs adversaires habitués à toutes les roueries de la procédure, il se contente sou vent d’enregistrer purement et simplement les offres insuffisantes ou les refus des pa trons. Les procès deviennent donc Inévitables et se multiplient, apportant avec eux de longues privations, et en fin de compte, un résultat presque toujours dérisoire. Les juges qui comprennent ainsi leur tâche ne sont pas les plus dangereux. Une autre es pèce sévit au Palais, celle des juges qu’un vieux préjugé porte invariablement â consi dérer les pauvres comme ayant toujours tort et à prendre le parti des patrons. Sans le vou loir, peut-être, ceux-là se rendent coupables d’odieux abus de pouvoir et d’actes de véri table félonie. Pour préciser, Vautre jour c'était un certain*...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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