Extrait du journal

dans le Gaulois et dans le Figaro, ces deux journaux qui font tant d’honneur à la presse française et qui se disputent maintenant, à la grande risée du public, le titre d’organes officieux de MM. do Broglie et de Fourtou. De dire que cette menace de démission nous ait étonnés ou affligés, nous nous garderons bien : ce serait un mensonge. Nos lecteurs savent que nous n’avons jamais parlé de la personne du maréchal qu’avec de grands ménagements. Nous le savions mal entouré et hostile aux idées de la démocratie, mais nous respections en lui le premier magistrat de la République. Quand il a déclaré dans son message qu’il était responsable devant la France, il est sorti de son rôle d’arbitre impartial dos partis; il a jeté sa loyale épée dans un des plateaux de la balance électorale. Dans l’autre plateau, les électeurs jette ront leurs bulletins, et on verra bien do quel côté penchera la balance. Le maréchal aurait pu continuer à gou verner avec la majorité de la Chambre. Au ministère de M. Jules Simon il a pré féré un ministère de son choix. Il a pris pour conseillers MM. do Broglic et de Four tou, et d’autres débris du 24 Mai, rebuts du suffrage universel. On nous dit qu il était dans son droit constitutionnel. C’est bien, nous l’admet tons : mais en agissant ainsi, il a associé sa fortune à colle do MM. de Broglic et do Fourtou. U s’est embarqué avec eux sur le même navire pour la même aventure. Avec eux il sortira de la lutte électorale ou vain queur ou vaincu. Puisqu’il est responsable devant la France, ses ministres no le couvrent plus, et les coups portés par le suffrage univer sel retomberont sur lui autant que sur ses ministres. C’est pourquoi nous relevons avec Iran...