Extrait du journal

Je passe à ]a musique. On attendait mieux de M. Offenbach.—L’ouverture résumant les principaux motifs de l’ouvrage, est très faible. La valse dansée au premier acte par Mlle Emma Livry, et qui est le motif capital, a le tort grave de manquer d’originalité. C’est une parodie maladroite de la célèbre valse de Giselle. Le rythme est tout à fait le même. — Las modulations sont trop recherchées, trop prétentieuses : elles visent toujours à l’effet et ne l’atteignent Jamais. — quant à la couleur locale, on semble avoir pris à tâche de n’en tenir aucun compte. C’est ainsi qu’on ne craint pas de faire entrer une noce circassienne sur un motif de sonate de Mozart. — L’orchestration est bruyante, mais mal nourrie, creuse, et comme qui dirait un empâtement de couleurs vives sur un méchant tissu. — L’auteur paraît s’être donné beaucoup de mal pour arriver à imiter le bruissement du papillon. Ses efforts ont laissé des traces, mais le succès ne les a pas couronnés. Il y avait lieu d’espérer des effets originaux, de jolies combinaisons : ceux qui avaient nourri de pareilles espérances ont été parvitement déçus. Pour notre propre compte, nous avons eu toutes les peines du monde à nous persuader que c’était bien là l’œuvre du maître à la touche légère, facile, gracieuse et piquante, qui a donné tant de charmantes petites choses aux Bouffes-Parisiens. « Tel brille au second rang, qui s’é2lip.se au premier! »...