Extrait du journal
tableaux, précédé de l'Etang de Beaugé, prologue en un acte de MM. Alexandre Dumas et Auguste Maquet. Si jamais roman devait obtenir un succès immense en passant au théâtre, c’était certes cette grande épopée, soit disant historique, ayant pour titre : la Dame de Monsoreau et pour sujet les faits et gestes de Bussy d’Amboise, ce frère cadet des d’Artagnan et des La Môle, de ce Louis de Clermont que l’histoire nous montre les mains rougies et tièdes encore du sang versé le 24 août 1572, dans la honteuse nuit de la saint Barthélemy, égorgeant son parent Antoine de Clermont pour lui voler son château, et se faisant finalement assassiner par le comte de Monsoreau dont il avait voulu séduire la femme. Il y a loin, on en conviendra, de ce sombre personnage au beau seigneur d’amour qu’Alexandre Dumas nous a montré dans son livre, mais franchement, cette fois, nous préférons la fiction à la réalité, et nous nous sommes laissé entraîner de bon cœur par le conteur le plus agréable qui soit au monde , à travers cette histoire de France toute de fantaisie, mais où brillent à chaque page les grands dévouements et les combats gigantesques. — Les grands coups d’épée des Bussy, des Chicot, des mignons et des angevins nous ont agréablement chatouillé l’épiderme, et dussions-nous être trouvé fort ridicule, en ce temps où il est de bon goût de mépriser peu ou prou le talent d'écrivain de Dumas, nous proclamons hautement que nous préférons de beaucoup cette littérature e de cape et d’épée à certains ouvrages qui n’ont d’autre mérite que de nous faire poser le doigt sur les plaies hideuses de la société, sans indiquer le remède. Que l’on traite de chauvinisme notre goût pour ces grands récits de batailles, soit : nous avons pour nous du moins toute la foule qui applaudissait lundi à tout rompre les grands coups de rapière de Chicot et de Bussy à l’Ambigu, et c’est déjà quelque chose. — Il est vrai que quelques gandins essayaient de sourire de temps à autre, mais les gandins de 1860 ne valent même pas les mignons de 1580. Ceux là du moins savaient tenir une épée, les autres ne savent même plus se servir eux-mêmes....
À propos
La Presse théâtrale est une revue artistique et littéraire ayant paru de façon hebdomadaire entre 1855 et 1865. On y trouve des critiques, des chroniques et des recensions d’ouvrages. Il prend la suite du Colporteur et est remplacé par La Presse musicale.
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