Extrait du journal

Elle a eu grand peur pendant tout le premier acte, et la mesure s’en est à deux ou trois reprises quel • que peu ressentie ; mais, rassurée par l’accueil bienveillant qu’on lui montrait, elle a pu déployer à l’aise toutes ses qualités éminentes ; la première de toutes, la plus saillante, puisqu’elle s’adresse directement à l’oreille, c’est le charme de sa voix ; chose bien rare pourtant qu’un soprano somalo sympathique ! C’est sec d’ordinaire et propre seulement aux exercices de vocalises ; ici nous trouvons du velouté, du moelleux, de l’émotion. Joignez à cela une finesse d’exécution tout-à-fait remarquable, de la nuance, de l’accent, du perlé. Il y a dans Maria une romance dite : romance de la Rose ; tout le monde la connaît ; elle ne revient pas moins de huit fois dans les quatre actes, et, chaque fois, elle fait pâmer d’aise les Philistins égarés à Ventadour ; elle est le morceau capital du rôle d’Enrichelta. Mme Volpini l’a rendu avec un goût exquis, une précision, une sûreté de trait vraiment admirables....