Extrait du journal

Cogniard et Desvignes. — Prosper et Vincent ^reprise). La pièce nouvelle de M. Amédée Rolland eût gagné à s’appeler tragédie ce que gagne toute marchandise à porter juste l’étiquette qui lui convient. Elle n’est autre chose qu’une tragédie antique dans l’acception de ce mot la plus complète. Bajazet a endossé le frac noir, voilà tout. Qu’est-ce en effet qu’une tragédie? C’est notre drame moderne moins le fait, moins Vaction, moins le mouvement ; une situation dramatique (une seule! ) étant donnée, la délayer dans sept ou huit cents vers de verbiage ampoulé et inutile, voilà le problème à résoudre. La tragédie n’exclut pas la passion, tant s’en faut; mais la passion y semblera toujours ridicule parce que les personnages s’échauffent en parlant et non en agissant. Là est le défaut du nouveau drame de l’Odéon, et si je commence par signaler les côtés faibles de l’œuvre, c’est qu’elle contient d’autre part de quoi être louée sans réserve....