Extrait du journal
et Th. de Banville. (Première représentation le samedi 4 avril 1857). L'histoire, ou plutôt les chroniques légères parlent beaucoup deDufresny, un des péchés mignons du Béarnais, un joyeux fou qui s’improvisa poète, un bâtard royal qui ne pensa jamais à se faire légitimer, même dans un temps où c’était la mode. Mais rien aussi n’est plus controuvé que les anecdotes dent il est le héros ou l’objet, rien ne paraît plus difficile à classer dans les annales littéraires que ses pièces et ses comédies, imitées par les uns, pillées par les autres, défigurées de son vivant, remaniées après sa mort. C’est un franc viveur du dix-septième siècle, fort galant, mais peu sentimental, aussi peu soucieux de sa gloire d’écrivain que de sa dignité de prince, et qui malgré cela n’a sans doute jamais épousé sa blanchisseuse. C’est pourtant de cette dernière anecdote que MM. Th. de Banville et Ph. Boyer, deux noms pour un acte assez simple, deux cerveaux pour une intrigue à peu près nulle, ont tiré leur Cousin du Roi. Le pauvreDufresny fait vraiment piteuse figure, au début comme à la fin : lui, qui vient raconter sans vergogne, devant deux témoins qui ne l’interrogent pas, l'écu jeté par le roi dans son chapeau mendiant ; qui plus tard, au dénouement, se marie avec sa créancière, et passe par tous les degrés de la honte et de l’humiliation. Il y a pourtant de bons mouvements chez ce Dufresny ; telle remontrance qu’il fait à la jeune fille, lorsqu’elle réclame à grands crisses dix écus, retombe directement sur lui-même, sans qu’il ait l’air de s’en douter. Le mariage qui vient au bout de tout cela est si mal amené et précédé de si mauvais présages, qu’on prévoit le contraire des romans faciles : Ils seront malheureux et n’auront que peu d’enfants ! Les plus jolis vers, et ils font nombre, sont ceux qui touchent le moins au sujet. — MM. Guichard et Thiron remplissent leurs rôles d’une façon des plus ternes, et manquent en cela fleurs habitudes; M. Delille et Mlle Devoyou, deux débutants, déclament du ton le plus faux; Mlle Debay, Vénulie Debay, un petit nom qui a son charme, jouerait fort gentiment si elle était moins minaudière....
À propos
La Presse théâtrale est une revue artistique et littéraire ayant paru de façon hebdomadaire entre 1855 et 1865. On y trouve des critiques, des chroniques et des recensions d’ouvrages. Il prend la suite du Colporteur et est remplacé par La Presse musicale.
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