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La Presse, 1 février 1839

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La Presse
1 février 1839


Extrait du journal

cette mission, que le patriotisme lui faisait un devoir d accepter, il l'a déclinée. Une seule alternative restait donc à la couronne : se laisser im poser un cabinet par la minorité, ou en appeler ayee confiancè à l'opinion du pays. v . - Le Roi n'a pas dû hésiter. La sincérité du gouvernement représentatif et le sentiment d'une noble dignité lui ont dicté le parti qu'il a pris., Si le Roi eut préféré l'autre parti, s'il eût donné pour successeur au cabinet du 15 avril, un ministère de coalition présidé ou com posé par M. Thiers, que seràit-il arrivé? — Il le faut voir. Ou lé cabinet formé contre le vœu de la majorité fût tombé devant elle, et les difficultés de la situation restaient les mêmes; -- ou il n'eût été soutenu que par une-majorité trop faible, et alors, lui aussi eût été obligé de recourir à l'extrémité d'une dis solution; — ou bien enfin les dédaigneuses paroles de M. Thiers, ce que nous ne voulons pas croire, se fussent vérifiées, et alors encore le nouveau cabinet, n'ayant pour appui qu'une majorité avilie, eût été contraint de la purifier par des élections générales. Si après la conduite et le langage qu'ils ont tenus , les 221 de vaient se diviser et mériter le mépris que la quaniilé inspire à M. Thiers, si la moitié du centre devait aller à lui, remercions le Roi d'avoir sauvé à la chambre et au pays un si grand scandait? parlementaire! Souvenons-nous maintenant de l'engagement de dissoudre la chambre imposé à 31. Thiers par M. Barrot. Dans tous, leurs collèges où se fussent présentés des candidats du centre gauche et de la gauche, les 221 eussent été abandonnés, sacrifiés. ■ -, Dans l'intérêt de la majorité il n'y avait donc pas à hésiter en tre la dissolution faite par SI. Mole et la dissolution faite par M. Thiers, l'une qui la ramènera entière et plus forte, l'autre qui l'eût dispersée et réduite à la condition de minorité. Ce qui nous fait approuver sans réserve la mesure dont la pro rogation est le prélude, c'est qu'elle ne sera pas dictée par un in térêt ministériel; c'est qu'elle aura pour unique motif le respect dû aux majorités, principe fondamental des gouvernemens repré sentatifs; c'est que nous savons que la dissolution n'aura pas pour but dé fonder la perpétuité ministérielle en faveur de. qui que ce soit; c'est que nous savons que !e Pioi est prêt à choisir les minis tres et à adopter Je système politique auxquels le pays consulté donnera la majorité, ces hcimmes s'appelassent-ils M.. Thiers, M. Mauguin, M. Barrot, M. 'Dupont (de l'Eure), M. GarnierPagès! Ce système fût-il la guerre! Nous avons déjà-dit que la dissolution était le seul moyen de sortir d'ë la situation vraiment extraordinaire où la coalition a placé le gouvernement et la chambre. Celte solution commence à se présenter à tous les esprits comme la seule que comporte un état de choses qui ne pourrait se prolonger long-temps sans com promettre tous les intérêts du pays. Si lès ministres du 15 avril, souvent accusés d'ambition par leurs adversaires , ne consul taient qu'un intérêt de position personnelle, ils pourraient hésiter à prendre une mesure aussi décisive. Avec, la majorité qui les a soutenus jusqu'ici,'et qu'ils retrouveraient plus forte après le mé~...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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