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La Presse, 1 juin 1888

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La Presse
1 juin 1888


Extrait du journal

Par rée par . . fiante, trapu, nerveux, le cuir tanné par le plein air; la barbe hirsute et plus rude qu'upe tpisoa de fauve, les yeux sanglants comme uue bête traquée, vêtu de loques misérables, de ces loques auxquelles les nuits passées à la belle étoile, sous le brouillard et .la pluie, ont enlevé leur couleur naturelle et Verdies ainsi qu'une écorce d'arbre... cet homme donc traversait les massifs du Bois de Boulogne, de la démarche cauteleuse, pesante du sanglier chassé de sa bauge, brisant les branchés sur son passage, la fureur dans les yeux et aux plis de la bouche... Où allait-il?... Il n'en savait rien lui-môme... 11 cherchait... Dans les passages clairs, sur lesquels la lumière d'argent de la nuit tombait, il marchait vite en courbant la tête comme si cette clarté eût pesé sur lui, et dès qu'un massif lui offrait son ombre il s'y terrait... Il n'eût pas fallu? qu'à cette heure un sergent de ville vînt se mettre devant lui, un gardien lui faire une observation... Il était dans cet état de détresse phy sique et morale où le crime apparaît au misérable comme une revanche et une expiation, et devient un besoinpour lui... Il y avait un mois bientôt, depuis sa sortie de Mazas, que le vagabond vivait dans le bois, dormant le jour dans l'épaisseur des fourrés, rôdant la nuit en quête d'aventures, se nourrissant des morceaux de pain et de viande qu'il volait dans les cuisines des restaurants ou chez les marchands de comestibles situés dans les rues ou les avenues voisines du " bois... En cette saison, par les nuits chaudes, cette existence était encore supportable, mais on était à la fin

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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Données de classification
  • andré
  • paris
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  • ba
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  • union