Extrait du journal

Quoi qu'en dise M. Larroumet, l'Opéra-Comique paraît être à l'Opéra ce qu'est l'Odéon à la Comédie-Française il est le second théâtre de musique française. On ne peut donc lui demander que de conserver les chefsd'œuvre classiques, avec une mise en scène honorable, sans plus, tandis qu'à l'Opéra seront réservées les pièces du répertoire qui exigent des frais considérables et de coûteux décors. Mais, et c'est ici que le remplaçant de M. Carvalho devra mieux faire, il faut que pour toutes les nouveautés, pour les pièces signées de noms jeunes, et qui peuvent révéler des talents d'avenir, on sache et on ose dépenser, de manière à donner à ces épreuves, souvent décisives pour la carrière d'un jeune musicien, le caractère d'un véritable spectacle, cohérent, étudié, achevé. L'à-peu-prës d'une interprétation inégale, l'économie de vieux décors, de figurations mal préparées, tous ces expédients d'une direction trop économe, voilà ce qui doit disparaître, si on veut faire de l'Opéra-Comique le véritable initiateur de la jeune musique....