Extrait du journal
verions avec des personnes que nous ne pou vons plus revoir. ■—Et pourquoi ne peux-tu plus revoir ces personnes-là, ou plutôt cette personne-là ? ■—Après ce qui s'est passé? . — Que s'est-il passé? dit Madeleine. Un jeu ne homme beau, lovai, irréprochable, qui se croyait riche, a aimé ta fille et a été aimé d'elle. Au moment de l'épouser, c'est-à-dire à l'heure qui allait combler tous ses vœux, il a appris qu'une fortune qu'il croyait k lui, que tout le monde croyait à lui, était à un autre. Il n'avait qu'un mot à dire pour la garder tout entière, qu'un signe à faire pour la partager. 11 n'a pas dit ce mot, il n'a pas fait ce signe et a sacrifié son bonheur à une délicatesse exagérée. Mais où diable as-tu vu-.qu'une délicatesse exa gérée fût un motif de ne pas revoir les gens? * — Oh ! je ne dis pas que M. Henri ne soit pas un homme honorable sous tous les rapports, et au moment même où tu entrais, je disais à Mme Peluche...—Que te disàis-je, Athénaïs? — Des choses qu'il est inutile de répéter de vant votre fille. , — Eh pourquoi, dit Madeleine, est-il inutile de répéter devant Camille qu'elle a aimé un homme qui était en-tout point digne d'elle ? Eh bien, moi, je vous dis que vous vous reverrez et que vous serez enchantés de vous revoir. — Moi, certainement, de mon côté... Je n'ai rien contre 51. Henri, et si le hasard me fait le rencontrer... — Oui, dit Athénaïs, mais il ne faut pas trop qu'il compte sur ce hasard-là. — Bon, dit Madeleine, je vous invite Jous dans six mois, à l'ouverture de la chasse, à la ferme. ' . — Mais, dit M. Peluche, les terres ne sont plus à M. Henri ; où chasserons-nous ? — Sur le plateau .d'abord, où j'ai tué ces perdrix, ces lapins et ce faisan, puis sur tou tes les autres terres. 11 n'y a pas besoin que les terres soient à Si. Henri pour que moi et mes amis chassions dessus. — J'espère, monsieur Peluche, dit Athénaïs de plus en plus aigre, que vous ne permettrez pas que votre fille revoie jamais ce jeune homme? . — Mon père.., murmura Camille en joignant les mains....
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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