Extrait du journal

On mande d'Alger, 5 février : Un groupe de notables espagnols a fait af ficher sur les murs de la ville un appel à leurs concitoyens dans lequel ils reconnaissent que les naturalisés peuvent être suspects de n'être pas suffisamment imprégnés de pa triotisme français et qu'ils n'ont pas le droit de coopérer aux violences et aux coteries de la politique, et qu'ils doivent s'abstenir de toute attaque contre les représentants de la France en Algérie ou des pouvoirs publics de la métropole. — Nous savons, dit cet appel, que le peuple ne grandit que par laliberté, ne se maintient, que par la justice et ne s'enrichit que par le travail, le calme et la paix. Tels doivent être les sentiments de tous les naturalisés d'origine espagnole. Il a été question de séparatisme. Proclamons bien haut que ce mot ne peut s'appliquer à nous, qui n'avons plus qu'une patrie : la France : qu'une devise : tout pour notre patrie d'adoption, dans les événements qui se passent. Sachons voir le danger qui menace notre honneur, notre sécurité. N'ayons de solidarité, de contact qu'avec ceux qui aiment sincèrement la liberté, la justice et, partant, la France et la République. En terminant, l'appel préconise la fondation d'une Société d'unioirdes naturalisés, afin que leurs sentiments patriotiques puissent s'af firmer au grand jour et qu'il ne puisse être établi de' distinction entre les Français d'origine et les Français d'adoption. L'Agence Haras communique aux journaux la dépêche suivante : Alger, 5 février. — Le gouverneur s'est rendu ce matin a bord des deux vaisseauxécoles allemands. Il a été reçu à la coupée par les commandants des vaisseaux entourés de leur état-major. L'accueil a été empreint de la plus grande courtoisie; l'entretien, très cordial, a duré quelques instants. A son départ, le gouverneur a été salué d'une salve do quinze coups de canon. Le pavillon français a été hissé au grand mât....