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La Presse, 6 juillet 1919

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La Presse
6 juillet 1919


Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR Le glorieux cortège Le défilé triomphal des vainqueurs sera évidemment un spectacle émouvant et splendide. Aussi s'explique-t-on que tou& les Pari siens, veuillent y assister. Mais, ils ir'y assisteront, hélas ; ! pas tous-. Le nombre des privilégiés sera même bien restreint comparativement à la population, de la capitale. : Les abords des voies figurant sur l'itiné raire du glorieux cortège seront envahis par la fouie qui, d'ailleurs, ne gagnera pas grand-chose à ses* tentatives et n'apercevra même pas les plumes du maréchal Foch, par-dessus les têtes des premières rangées de spectateurs. On acclamera tout de même ! Mais quel regret au cœur de tous ceux qui n'auront pas pu rendre aux héros l'hommage d'un regard attendri ! . Car ce ne sont pas des curieux qui s'en tasseront sur le parcours de nos poilus. Ce sont d'ardents patriotes qui ont Conscience de remplir un devoir sacré en saluant l'ar mée de la civilisation; et qui sont poussés à l'accomplissement ne ce devoir par la forte impulsion des nobles instincts. Ces considérations conduisent à penser que, peut-être,, on pourrait trouver le moyen de donner à la population parisienne la possibilité de manifester ses sentiments d'une façon plus générale.Répétons-le, il ne s'agit pas en la circonstance d'augmen ter la tâche des soldats pour distraire les ci vils. Il s'agit de permettre à ceux-oi de dire une fois de plus'à ceux-là leur, ardente re connaissance- et leur enthousiaste admira tion. Serait-il donc si difficile d'associer un plus grand nombre de quartiers à cette ma nifestation nationale ? La division du cor tège à un- point fixé: ne pourrait-elle être opérée de façon à diminuer sensiblement les injustices ? Une répartition raisonnable aurait en outre ee résultat de dégager l'iti néraire; du cortège principal et d'éviter des bousculades et des accidents. 11 est temps encore de retoucher le pro gramme des Fête® de la Victoire- Nous voudrions ; qu'on le fît en tenant mieux compte des droits de Paris, de Paris qui, sans distinction de quartiers, aime et ad mire nos sublimes vainqueurs et voudrait bien pouvoir le leur crier au passageALCESTE....

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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