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La Presse, 7 juin 1895

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La Presse
7 juin 1895


Extrait du journal

TROiS MORTS Deux accidents épouvantables ont eu lieu aujourd'hui sur • la ligne du chemin de fer qui, construite depuis peu, va de l'Odéon, (carrefour de Médicis), à Montlhéry, Arpajon, etc. Dans Paris,.ce.chemin de fer va à une al lure assez modérée, mais il n'en est malheu reusement pas de même dès qu'il a franchi les fortifications. Sur la route d'Orléans,qu'il suit jusqu'à Antony, sa vitesse est par moments effrayante; aussi les accidents qu'il a causés, depuis deux mois qu'il fonctionne, ne se comptentils plus. Il faut aujourd'hui en ajouter trois à une liste malheureusement déjà trop longue et qui n'est certainement pas près d'être close. Voici dans quelles conditions ont eu lieu ces trois nouveaux accidents, tous trois mortels. C'est à la Grange-Ory, petite station entre Bagneux et Bourg-la-Reine, qu'ont eu lieu les deux premiers. A cet endroit, .-le train de Paris à Arpajon suit une pente très accentuée qui augmente encore sa vitesse. Ce matin, un peu avant onze heures, alors que le train était déjà engagé sur cette pente, une femme.,,portant dans ses bras une petite fille, suivait le trottoir à quelque distance de la voie. Le mécanicien du train corna alors, à plu sieurs reprises, pour attirer son attention et la faire passer de l'autre côté du trottoir (car, chose incroyable, ces voies ferrées sont ins tallées sur le milieu du trottoir); la malheu reuse femme, toujours portant l'enfant, s'en gagea sur la voie. A ce moment, le vent qui soufflait avec violence s'engouffra dans ses jupons et, lors que la machine arriva à toute vitesse, ceuxci furent accrochés par la lanterne du train. La femme fut ainsi traînée, elle et l'enfant, pendant plusieurs mètres, une cinquantaine de mètres, disent les témoins, puis projetée sous la machine et tout le train lui passa sur le corps la réduisant en bouillie pendant que l'enfant avait les deux jambes broyées. Cette femme, nommée Villèfort, âgée de cinquante-deux ans, était domestique cheg M. Poulain, marchand de vins, route d'Oie léans, 51, à Arcueil. L'enfant qu'elle portait était la petite-fille de M. Poulain et s'appelait Marguerite Char^; bonnier; elle était âgée de vingt mois. Pour dégager les corps des victimes, ou plutôt ce qui restait des victimes, on a dû soulever le train à l'aide de crics et cette opé ration a eu lieu en présence du commissaire de police de Montrouge et du docteur Maigret appelé pour faire les premières constatations médicales....

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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