Extrait du journal

volontaire des bottiers et desboueurs? Ces derniers sont-ils liés par contrat avec les armateurs? On ne nous l'avait pas appris jusqu'à présent. Je rappelais dernièrement l'attitude de M. Pelletan lors de l'interpellation Thierry. « Tout va bien ! » s'écriait Son Ex cellence... M. Combes lui-même, inter venant pour couvrir de son autorité le collègue turbulent, mêlait de la bonhomie à l'assurance du ministre de la marine, calmait les inquiétudes de la Chambre, à deux reprises, par des déclarations familières à sa majorité : « Rien ne presse 1. Soyez tranquilles! Comptez sur la sagesse du gouverne ment !» Les faits parlent avec une terrible éloquence. Marseille est en état de .révolution. Les boulangers refuseront peut-être demain de fabriquer du pain, dans la crainte du pillage. En atten dant, les industries les plus diverses s'associent au mouvement, se recueil lent pour l'émeute. La fédération des dockers donne des ordres. La Corse est sur le point d'être affamée. Tout va mal, — même et surtout pour les ouvriers. Beaucoup d'entre eux, à Brest par exemple, qui s'étaient mis en grève « de solidarité », n'ont pas tardé à faire la grimace, réintè grent les chantiers et les usines plus dénués qu'auparavant, s'aperçoivent qu'ils ont été dupes. Mais qu'importe au président du conseil et à son fidèle lieutenant? Tout va bien pour eux puisque l'on applau dit encore leurs discours dans quel ques salles de banquets. LÉON BAILBY....