Extrait du journal

On s'occupe beaucoup depuis deux jours d'une lettre par laquelle M. le maréchal de Mac Mahon aurait décliné la présidence de la Société des otages. Cette lettre, adressée à M. Crépin, a été publiée hier par la République fran çaise, qui félicite M. le président de la République « de se tenir en dehors et au-dessus des oeuvres de parti, sa mis sion consistant à ramener dans tous les esprits les idées d'apaisement et de con corde. » . Le Français a commenté l'article de la République française. Le Constitutionnel et le Moniteur universel s'en sont à leur tour emparés. La plupart des commentaires auxquels on s'est liyré ont pour point de départ la signification que donne à cette lettre l'intervention officielle de M. le président de la République. La lettre attribuée à M. le maréchal de Mac Mahon n'est pas de M. le maréchal de Mac Mahon et n'a même pas été signée par lui. Elle est de Mme la maréchale. Cela dit pour rendre hommage à la vé rité et pour mettre un terme aux débats soulevés par cette lettre, nous la louons sans réserves. Le fond et la forme en sont irréprochables et tout à fait dignes de l'esprit modéré et conciliant, autant que distingué de Mmè la duchesse de Magenta. Elle n'a jamais fait preuve de plus de tact, de plus de convenance, et ce trait nouveau n'a rien qui puisse nous surprendre. Voici cette lettre : Versa lies, 29 août 1873. Monsieur, J'ai lu avec un vif intérêt là lettre et la brochure que tous avez bien voulu m'adresser. L'œuvre de la société des otages s'inspire d'un sentiment noble et touchant et je com prends qu'elle tente tous les cœurs géné reux. Mais il n'est pas possible, à mon grand re gret, de lui donner le patronage que vous me demandez. Toutefois, je fais des vœux bien sincères pour que la sanctification de la rue Haxo par le travail, l'instruction et là charité, par vienne, sinon à effacer, du moins à. dominer l'un des plus douloureux souvenirs de nos guerres civiles. j ; Recevez, etc....