Extrait du journal
C'est que l'on peint avec la tête, et avec le cœur encore plus qu'avec la main : tout, dans cette toile, est vu, observé, 'senti ; rien n'est donné à la convention et à la pratique, et mê me cette gaucherie si complète a ses adresses et ses ressources : la franchise, la bonhomie, la simplicité rustique; on ne s'en méfie pas, et, par Une maladresse faite.à propos, elle surmonte une difficulté tout aussi bien que la rouerie vulgaire y pourrait parvenir au moyen du chic et des ficelles. Dans le Bergeç jouant avec une chèvre, l'air joue librement autour des feuillages et des troncs d'arbre, grises colonnes implantées sur la déclivité verdoyante d'un coteau qui se creuse en r.avin et se relève de l'autre côté de la toile, laissant apercevoir un triangle azuré de mer. La solitude, le silence, le recueille ment et la fraîcheur, habitent sous ces ombrages discrets tout préparés pour les luttes alter nées de l'idylle antique. Quoiqu'il expose depuis longtemps, .M. Corot n'a jamais excité l'attention de la foule, qui court aux verts vifs, aux jaunes crus, aux gros bleus et à la touche tirebouchonnée en façon de paraphe; mais il a pour lui la sympathie de tous les artistes, de tous les connaisseurs fins et délicats, qui ne laissent passer, sans s'y ar rêter longtemps, aucune de ses toiles si terne et si mal placée qu'elle soit ; car ils sont sûrs d'y- trouver un sentiment exquis et l'étudt profonde de cette nature mystérieuse qu'on a plus tôt fait de peindre que de regarder. Le Jardin Boboli à Florence, de M. I^nile Lapierre, avec son escalier de briques roses, bordé de statues de marbre, et montant vers un ciel d'azur entre deux charmilles vermeil les, a une singularité d'aspect qui étonne et séduit. C'est bien le type de ces parcs italiens, plutôt bâtis que plantés, où l'architecte a pluà faire que le jardinier, et qui remplacent la verdure, les fleurs et le gazon, par des terras ses, des rampes de rflarbre, des statues et de; vases sculptés, goût pompeux et théâtral# don i ! le parc de Versailles est la plus haute expres...
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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