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La Presse, 9 novembre 1836

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La Presse
9 novembre 1836


Extrait du journal

peut modifier du tout au tout son système politique, faire rétrograder 1 ou prospérer puissamment son agriculture, augmenter ou diminuer ses' forces et ses richesses disponibles, la question du morcellement apparaî tra pour tout le monde.comme l'une de celles qui réclament la plus pressante solution. ' • inconvénients de la subdivision excessive du sol et de la culture.—opinion a ce sujet d'un ministre de l'empire. De 1792, époque où furent rendus les lois qui ordonnaient le par tage des terrains communaux et la vente des terres appartenant aux émigrés, date l'ère du morcellement en France; depuis lors son action a toujours été croissante. A peine l'assemblée législative avait-elle la première déchiré la propriété, que le peuple la mit en lambeaux; de ces lambeaux, toutefois, sontsortis pour les classes moyennes de nom breux bienfaits que nid n'est disposé à méconnaître moins que nous. Le sol, jusque là/cultivé paresseusement par masse, dédaigné, maltraité en général par. des .propriétaires négligeais, fut activement exploité par pièce et par- morceaux, dès qu'il fut possédé par de petits ménagers. La production" et la population augmentèrent sensiblement en peu . d'années; la cause en était dans le morcellement; le morcellement iut prôné, exalté par les économistes et par la multitude comme une poule aux œufs d'or; et comment n'en eût-on pas été ébloui, puisqu'il menait aussi rapidement à la prospérité et au bien-être? 11 n'était d'ail leurs arrivé qu'à un degré moyen où les effets n'en devaient guère être que salu taires ; mais aussi, il y avait urgence d'y mettre arrêt pour qu'il n'en produisît pas de mauvais; malheureusement ce fut alors que l'on s'engoua au plus fort. C'est ainsi que presque toujours nous faisons, nous commençons à préconiser et à augmenter l'action d'une cause, au moment même où il ne reste plus que l'excès et l'a bus, et nous annonçons un événement lorsque nous devrions creuser une tombe. On attribua donc au dépièccmciH du sol et à la culture solitaire, ce qu'il fallait attribuer à l'esprit de. propriété. C'avait été un moyen, on le proclama le seul moyen, le meilleur à toujours; et désormais il ne restait plus qu'à parquer chaque citoyen dans l'isole ment de son coin de terre, comme dans une oasis. U semble que le dernier progrès à entrevoir pour l'agriculture et l'affranchissement des peuples, se verrait à l'époque où le sol serait haché jusqu'à l'infiniment petit. ^ Plusieurs voix considérables s'étaient pourtant élevées à propos con tre lè morcellement aveugle du sol en France; mais on ne tint pas compte de leur opposition. Dès 1806, un ancien membre du directoire, François de Neufchâteau, ministre de la justice et de l'intérieur, signa lait au consdl-d'état tous les inconvénients inhérents à ce mode de cul ture morcelée. La perte de temps, les difficultés d'exploitation qu'en traînent la disposition et l'éloignement des parcelles appartenant à un même propriétaire; là perte de terrain qu'occasionnent les séparations, des lambeaux, les murs,- les haies et clôtures de toutes sortes ; par con séquent, la médiocrité de la production totale relativement à la superficie'cùitivable ; l'impossibilité d'alterner, d'améliorer ou de planterJi sa...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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