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La Presse, 11 mars 1837

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La Presse
11 mars 1837


Extrait du journal

port de SI. le ministre de la guerre ne mentionne pas, et c'est à ce point de vue qu'il nous semble renfermer une lacune. • Il est évident, comme nous disions, qu'il ne peut, pas dépendre d'une fausse , information ou du caprice d'un commandant en chef, fût-il maréchal de France ou tout aBtfé de flétrir l'honneur d'un corps de l'armée ou même d'un seul militaire; or,.encore une fois, quel est lé moyen régulier de vérifier l'eïadtitude d'un rapport fait au ministre de la guerre, lorsque des personnes qui y seraient gravement atteintes se trouveraient moralement obligées d'en faire connaître la fausseté? c'est là un point qui importe beaucoup en théorie, et que M. le ministre de la guerre ne peut pas manquer d'éclaircir, non pas pour justifier , mais pour fortifier la résolution qu'il vient de prendre. En fait, M. le maréchal Clausel a imputé au 6 2* régiment de ligne des désordres qui seraient de nature à le noter fort'défavorablement dans l'armée : les officiers de ce régiment traire réclament, et ils arguent dé'fàiïx lés assertions du maréchal. Qu'y a-t-il à faire? D'abord ce qu'on a fait, punir la forme dans la conduite des offi1 oiers ; ensuite vérifier le fond, en examinant les bases du rapport du maréchal. Il nous paraît donc qu'il est indispensable aujourd'hui de soumettre le rapport de M. le maréchal Clausel à un conseil d'enquête, et la per sonne de M: le maréchal elle-même a ce que ce conseil décidera. Ce n'est pas seulement sur les petits qu'il faut frapper pour raffer mir la discipline militaire, c'est aussi sur les grands, oh plutôt il faut frapper indistinctement sur tous ceux qui lui portent atteinte. Même si la justice admettait des poids inégaux, son excès de sévérité devrait être pour ceux qui affaiblissent deux fois la discipline, par une même faute, une première fois par eux-mêmes, une seconde fois par leur exemple. La Sentinelle de l'armée d'abord, et le National ensuite, avaient publié une lettre fort hasardée de M. de la Rochette, colo nel du àbr régiment de ligne, dans laquelle il prenait sur lui de discuter le rapport de son supérieur, M. le maréchal Clausel. Le journal officiel annonce ce soir que M. le minisire de la guerre, par line décision en. date du 9 mars, vient d'infliger les arrêts de rigueur, pour quinze jours à M. le colonel de la Rochette, en s'appuyant sur la circulaire ministérielle du 17 juillet 1835. Sans vouloir dire que la punition du colonel du 45e.de ligne soit trop peu rigoureuse, parce que nous n'avons pas caractère peur contester lé plus ou le> moins en fait de châtiments militaires, et puis d'ailleurs que nous ne demandons pas la sévérité contre ceux qui violent la discipline, pour la sévérité elle-même, mais pour l'effet qu'elle doit produire ; il nous paraît que M. le ministre de la guerre a fait au moins ce qu'il devait faire. De son côté, l'armée apprendra par cet exemple que? la loi disciplinaire est de rigueur pour tous, et que le gouvernement à l'œil- ouvert sur les plus grands manquements, comme sur les plus humbles exactitudes. On lit dans la Charte de 1830 : « Des têtes de lettres portant le tiinhre de la Chancellerie ont été dérobées au ministère de la justice. On espère découvrir l'auteur de cette soustraction; mais en attendant il est utile de prévenir le public du criminel usage qu'on en fait : des rénd'eï-vous sont donnés, des invitations adressées, et ce qui est le comble de l'audace ! des démissions demandées à des magistrats qu'aucun mo tif ne peut porter à éloigner de leurs fonctions. En protestant contre ce cou pable abus, M. le garde-des sceaux nous prie de prévenir les personnes qui ont des rapports avec son ministère, qu'elles ne doivent regarder comme vraies que les lettres qui, sur l'adresse ou l'enveloppe, portent l'indication suiVante : Ministère de la justice et des cultes, r. Nous trouvons que la précaution indiquée ne préviendra pas le mal; car l'homme qui n'a pas reculé devant l'emploi de ces têtes de lettres volées, peut très bien se servir d'une griffe ou d'un timbre portant la désignation du ministère de la justice et des cultes. Après la réplique de M..Gro!e au chancelier de l'échiquier, dans la séance du 7 mars de la chambre des communes, l'assemblée a été aux voix : résultat, 155 en faveur de la motion de M. Grote, et 265 contre ; majorité, 112. Ces chiffres sont significatifs, ils prouvent que le vote au scrutin fait des progrès dans l'opinion publique. Les chiffres du vote de l'année dernière ont été 88 et 139. Nous sommes certains que les parti sans du Vote au scrutin avaient l'an dernier réuni toutes leurs forces; un grand nombre de membres quitmt voté hiersoir contre la mesure, s'étaient absentes l'année dernière, n'étant pas aussi intimement persuadés de la nécessité de leur présence. En 1853,-on avait compté pour la motion de M. Grote 144 voix, et 517 contre. La chambre des communes a repris le 8 mars la discussion ajournée sur les résolutions proposées par lord John Russell, relativement au BasCanada. m. hume combat longuement cette série de résolutions; le gouverne ment ne remédie pas .aux abus dont se plaignent les Canadiens, et la chambre ne doit pas prêter son appui à des mesures coërcitives sans ob jet. J'avoue, dit l'honorable membre, que je suis péniblement affecté par le nombre de membres présents à cette séance. Cinquante à peine siègent ici pendant que l'on discute une question d'une immense importance, une question intéressant les libertés de nos concitoyens du Canada. Ce qui est plus fâcheux encore, c est que le gouvernement ait cru devoir adopter un système d'oppression accablant pour les Canadiens. Les résolutions pro posées sont indignes des hommes qui les ont soumises à la chambre. Qui conque s'associera à ce système, se montrera l'ennemi des droits de l'hom me et de ses concitoyens. Le noble lord (John Russell) a été induit en er reur par le département des colonies; s'il était présent, je pourrais en core espérer de le ramener en éclairant sa conscience. Les Canadiens n'ont jamais obtenu justice. ; on a répondu à- eurs plaintes par des mena ces ou par des moyens de rigueur ; et cependant ou avait sous les yeux l'exemple de l'Irlande. L'injustice et la partialité amèneront au Canada les mêmes résultats qu'elles ont eues en Irlande/Tout acte nouveau d'injusti ce ciiante ne fera qu'exaspérer les esprits. Un peuple qui demande jus tice,sans l'obtenir, est bien voisin de la rébellion ! Qnè le gouvernement y songe sérieusement, il s'est engagé dans une carrière périlleuse. La force de-la majorité parlementaire.doublera la résistance des Canad:e~~ S'ils pliaient devant ces rigueurs, ils seraient des esclaves, ils aiirai mérité de l'être. L'orateur continuait à parler au départ du courrier....

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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