Extrait du journal

-—Impertinente! ' — Alors, lu n'as pas* de chance ? — Jusqu'à présent. — Et quelqu'un en a-t-il ? — Peut-être... — Ua homme que sous connaissons? —Oui, certes. — Son nom ? ' ' — Manuel. — Le petit Maugeville? ' — Lui-même, ma chère; , •— Il est certain, dit la jolie Pauline Ré gis avec une admiration naïve; que c'est un bien joli garçon, M. Manuel de Maugeville, etbon, et charmant, et spirituel; Vous savez comme il a aimé Madeleine? : r— Certainement,-nous le savons, dit Co rinne avec aigreur. — Et il devrait bien l'aimer encore, ajou ta M. de Villenave. -— Pauvre Madeleine J soupira Pauline Ré gis, voici bien dix-huit mois qu'elle est morte, n'est-ce pas ? > — A peu près. J — Et depuis lors, on,ne voit Manuel nulle part. On le disait inconsolable. — Mais puisque la tante de Léon se char ge de le consoler ! ^ ' — Oh ! pardo», fit M. de Villenave,. je n'ai pas dit ça, ma chère. ; Que disais-tu donc tout à l'heure? — Que si un homme a quelque chance de réussir, c'est lui à coup sûr. Mais pour réussir, il faut entreprendre, et jusqu'à présent je crois que Manuel est tout entier à ses regrets. Corinne regarda froidement le jeune hom me : —Léon, dit-elle, je ne te connais mal heureusement pas d'aujourd'hui. — Tu es aimable! — Et il faut bien que je te le dise : Tu es faux comme un jeton. .— Insolente ! —Je suis même convaincue que tu trames dans l'ombre quelque intrigue bien odieuse... : M. de Villenave tressaillit, t;— Pour te faire épouser par ta tante et lui faire payer tes dettes, acheva Corinne. Mais ce sont tes affaires et non les miennes. Bon soir et bonne chance !...