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La Presse, 12 novembre 1863

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La Presse
12 novembre 1863


Extrait du journal

Disons tout de suite que cette lettre est un commentaire élevé du discours impérial; elle met plus clairement en saillie la pensée qui l'a dicté, et l'accentue très nettement dans le sens pacifique. Les appréciations contradictoires ne sont plus possibles.désormais; le projet .de Con grès, sorti du silence et de l'ombre, affirme son point de départ et son but, et pose la pacification universelle à la fois comme le rêve pratique et le programme fécond de la politique moderne: Nous ne pensions pas qu'à l'heure où M. Emile de Girardin,— aujourd'hui mo mentanément absent de Paris, — luttait ici" même si énergiquement • pour l'interprétation.pacifique du discours impérial, circu lait/à travers l'Europe, sur les fils du télé graphe, un document dans lequel les con victions et les espérances de la Presse de vaient trouver une si éclatante affirmation. Arrêtons-nous donc au fait actuel ; ne parlons plus de ce sombre inconnu qui porte la guerre dans ses flancs : l'inconnu, il est maintenant écarté et proscrit par « l'esprit de modération et de justice » que Napoléon III se .propose de « porter dans le conseil international. » Il est écarté, il est proscrit par la condam nation « des projets ambitieux que l'on prê te » périodiquement à l'empereur. Il est écarté, il est proscrit par cette gran de tentative, par «celtedémarche franche et loyale», qui doit prouver que «l'unique but» de Napoléon III est « d'arriver sans secous se à la pacification de l'Europe ! » On a dit que les Congrès se réunissent après la guerre, mais qu'ils ne la précèdent jamais. Que conclure de ce fait? C'est que là précisément, dans cette origine orageuse et-sanglanle, se trouve la raison de leur fragilité et de leur impuissance. Le Congrès après la guerre, c'est presque toujours la loi du plus fort ; c'est le vaincu condamné à dévorer son humiliation et les amertumes de ses blessures ; c'est la vic toire traçant arbitrairement des frontières à traversies ruines; c'est l'épée substituée au compas; c'est là haine semée parmi les peu ples, donnant un jour ou l'autre la révolu tion ou la guerre. Nous qui voulons la paix, nous repous sons donc un Congrès après la guerre. C'est là un des plus tristes errements du passé. Aux temps nouveaux, il faut une politique nouvelle; et, en prenant l'initiative d'un. Congrès avant la guerre, l'empereur, nous n'hésitons pas à le dire, est sorti de la vieille ornière, et i! a répondu aux grandes exigences de l'esprit moderne. Un pacte nouveau, fondé sur la guerre, discuté et rédigé dans les ivresses de la victoire, dans les emportements de la force, dans les tourbillons et les bruits du champ de bataille, c'est l'œuvre recommencée de 1815 avec les mêmes fautes et peut-être avec les mêmes intrigues. Un pacte nouveau, fondé en dehors de la pression « d'événements soudains,'irrésisti bles, qui troublent le jugement, » voilà ce que rêve noblement la Jettre impériale, ce qu'elle poursuit ; voilà ce qu'attendent les...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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