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La Presse, 14 octobre 1853

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La Presse
14 octobre 1853


Extrait du journal

On connaît cette locution vulgaire a Question bien posée, question à demi-résolue. s Jamais la vérité de cette locution ne fut plus évidente- et mieux démontrée par les faits. Si, dès l'origine du différend qui a servi de motif ou de prétexte à l'envoi à Constantinople du prince Menscbikon', la question avait été posée comme elle devait l'être, toutes les complications qui, depuis le mois de mars dernier, tiennent l'Europe en suspens, ne fussent pas venues l'envenimer. Au lieu de s'aggraver, elle se fût atténuée. Il n'y avait qu'à suivre la tradition consacrée par les négociations de 1840-1841,.qui eurent pour conclusion la convention du.13 juillet et la rentrée de la France dans le concert européen. Ce qui ne serait plus possible maintenant par l'ouverture tardive d'une Conférence régulière, est possible encore par la convocation d'un Congrès. Préfère-t-on la guerre? Mais où mènera une guerre 7 Le saitron? Peut-on le savoir Peut-on le prévoir? Si les Turcs battent les Russes, eu admettant que ce soit la guerre étroitement circonscrite entre la Russie et la Turquie, ce sera la guerre indéfiniment prolongée, car les.Russes Tie traiteront certes pas après une défaite; ils voudront une revanche, et de revanche en revanche, cela peut aller fort loin. Si les Russes battent les Turcs, croit-on que les Russes s'arrêteront court devant la ligne des Balkans et renonceront, après la victoire gagnée~aux prétentions dont ils n'avaient pas voulu se départir avant la bataille livrée ? Si vaste que zoit le champ des illusions humaines, il a cependant des limites, et l'illusion ne saurait uller jusque-là. De toute nécessité, dans les deux hypothèses, il faudra dono en finir par un Congrès pourquoi ne pas commencer par là? Il ne reste plus que ce moyen de conserver la paix et de réparer la faute qui a été commise on acceptant les bons offices d'une Réunion ofncieuse de conciliateurs, lorsque c'était le cas d'instituer une Conférenée ofncielle de plénipotentiaires ouvrant un protocole et prenant une décision. Cette Conférence n'ayant pas été instituée et l'Autriche ayant échoué dans sa tentative de conciliation ofncieuse, pourquoi l'Angleterre ne prendraitelle pas l'initiative de la proposition de convocation d'un Congrès? Lorsqu'un fardeau es~ trop considérable pour sortir par la petite porte, que fait-on? On le fait sortir par la grande porte, qu'on ouvre à deux battans. La petite -t porte, c'est la. Réunion ofncieuse de Vienne; la grande porte, ce serait un Congrès. D'où viendrait, d'où pourrait veuir l'objection? Assurément, ce ne serait de la part ni de l'Aatriche, ni de la France, ni de la. Prusse; ce ne pourrait pas être de la part de la Turquie; le refus ne pourrait donc venir que de la Russie. Eh bien! si la Russie refusait, C3 serait sa condamnation en dernier ressort qu'elle prononcerait. La responsabilité de la guerre retomberait tout entière sur l'empereur Nicolas....

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La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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