Extrait du journal
î[ y a à Paris deux mondes bien distincts, deux sociétés aussi différentes que deux sectes, aussi séparées que deux troupes d'ennemis; elles ne se tiennent que par un seul et même sentiment, le dédain; oh! mais un mépris mutuel plein de sympathie, une pitié réciproque et d'une égalité risible, et vraiment nouvelle à observer, en ce qu'elle part des deux côtés d'un point opposé, pour arriver au même centre, et que y pour exprimer les idées les piuscontraires, elle se sert des mêmes mots. Le premier de ces mondes est le monde grave, aristocratique pur, )e monde dépositaire des anciennes vertus, des anciennes croyances; le monde chez qui la dignité est plus qu'une nature, est devenue un système, qui cherche par devoir ce qu'on devrait choisir par conviction; mais eniin qui le cherche, qui veut le bien, qui le fait, qui respecte tous les mots sacrés, toutes les choses saintes, qui révère l'égUse, la famille, la royauté; qui croit et qui veut croire, ce qui est déjà beaucoup. Ce monde est composé d'âmes .sincères et d'hypocrites, comme tous les mondes connus mais toutefois la majorité est noble, généreuse, et si ces cœurs privitagiës, que de rares combats viennent éprouver, pouvaient se défendre de leur juste orgueil, €t de leur involontaire dédain pour ce qui ne leur ressemble pas, il faudrait les donner pour modèle,ilfaBdraitiesadmirer....
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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