Extrait du journal

Les obsèques du baron Taylor Nous sortons à deux heures de l'église SaintEustache où viennent d'être célébrées en grande pompe les obsèques du baron Tâylor. Il est trop tard pour que nous racontions en détail cete imposante cérémonie, nous en reparlerons de main. Pour aujourd'hui,. constatons l'empressement général : malgré le temps épouvantable, tout le monda était bravement à son poste; c'est à pied que môme les femmes, tous ceux qui s'étaient fait un devoir de figurer dans le cortège funèbre, l'ont suivi depuis la rue deiBondy jusqu'à d'église et de là au cimetière. Et pourtant, «ruelle pluie ! Lorsque nous arrivons vers dix heures et demie à la porte Saint-Martin, nous voyons que déjà une foule considérable encombre laruedeBondy et les boulevards.; elle est tellement considérable qu'il nous est littéralement impossible d'appro cher de la maison mortuaire. . ■ Nous y renonçons et nous nous faisons con duire directement à Saint-Eustache. L'église; à part la nef,est déjà pleine, nous attendons en haut des marches, sous le portail, l'arrivée du cortè ge. Nous entendons vers onze heures trois quarts la musique militaire qui joue une marche funèbre du plus grand effet. La sensation est profonde lorsque le corps entre dans l'immense nef tendue de noir et que les délégués de toutes les sociétés artistiques, de sauvetage ou de bienfaisance vont prendre place dans l'enceinte qui leur a été réservée. Nous voyons défiler des femmes dont le corsage_est constellé de médailles, qui consacrent leur vertu ou leur courage, des hommes à l'as pect plein de droiture qui sont les délégués des sociétés de protection de l'enfance, des sauve teurs de.France, des sauveteurs bretons et de vingt autres, qui montrent bien que la pratique des. grandes vertus civiques est commune dans notre pays. De la messe chantée d'une façon magistrale par MM. Talazac et Lauwers, et la Maîtrise de Saint Eustache, soutenue de l'orchestre de l'Opé ra, nous ne dirons rien, dans ces notes écrites à la Mte, sinon que ç'a été la perfection même.' La bénédiction du corps a demandé plus d'une demi-heure, puis le cortège s'est reformé pour se diriger vers le cimetière du Père-Lachaise, où deux mille personnes l'ont suivi. Tous les théâtres et les différentes société avaient envoyé des'couronnes magnifiques. Un bataillon du 24« régiment de ligne a rendu les honneurs militaires....