Extrait du journal
Voici l'épigraphe, qui est une phrase de Charles Nodier : « Si Dieu pouvait lui-même rendre au néant l'être qu'il anima de son souille, c'est le néant qui serait le châtiment du suicide ; mais le suicide en aura un autre ; il saura ce qu'il perd; il comprendra les biens que la patience et la résignation lui auraientacquis, et il n'espérera plus.» C'est de suicide qu'il est question en effet tout d'abord. D'après cette donnée,,ce drame commence comme d'autres finissent; seulement une courte exposition nous met au courant des malheurs du personnage, qui se résout à quitter la vie, dès la troisième scène. Ce Fernand est un enfant de notre siècle, un écrivain, un artiste, peu importe, un de ces génies méconnus, qui n'ont de Chatterton que le gre nier, ou de Gilbert que le lit d'hôpital ; il habite d'ailleurs une maison fort convenable, mais son terme n'est pas payé ; bien plus, il à séduit la fille de son propriétaire. Un mariage serait quittance, selon l'expression de Figaro, mais le propriétaire aime mieux perdre le terme et garder sa fille. Dans ce double dessein, il monte chez Fernand, et lui signifie d'a voir à quitter la maison le lendemain matin. Quant à sa fille Juana, elle sera l'épouse d'un homme riche, qui la prendra sans s'inquiéter d'autre chose que de sa dot. Après cet ultimatum, le propriéiaire redescend ses escaliers. "Vieillard ! s'écrie Fernand, enjoignant à ce mot toutes les épithètes dont la nouvelle école accable les pères, les jaloux et,les propriétaires : Tu veux que je quitte ta maison ! mais je n'en sortirai que cloué dans la bière ! Je le causerai ainsi mille désagrémens ! une enquête, un procèsverbal, un scandale prodigieux; tu perdras tous tes locataires... et ma chambre, tu ne la loueras plus ! ce sèra la chambre d'un suicide !... Nous ne rendons ici que le sens des vers (car la pièce est en vers). Il se joint du reste à sa résolution d'autres motifs plus sérieux Fernand se trouvé entièrement sans ressources et sans espoir; ce qui lui restait d'ar gent, il l'a perdu la veille au jeu. Quand même Juana consentirait à l'é pouser malgré son père, il ne saurait comment la faire vivre. Bien • plus, Fernand a déjà un fils d'une autre femme morte depuis long temps ; après lui la charité se chargera de cet enfant. Voilà son parti bien pris; il ouvre-ses tiroirs; brûle line partie de ses papiers, et retrouve avec at...
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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