Extrait du journal

COURRIER LONDRES L'article du « Matin ». — Gomment a été signé le décret. — Inventions perfides (De notre correspondant particulier.) Londres, 17 juin, 5 h. — L'article que le Ma tin, dont les attaches sont bien connues, a publié hier pour réfuter l'artiole du Figaro, est d'un bout à l'autre d'une inexactitude fla grante. Après avoir d'abord nié que le décret ait été signé, il est obligé de reconnaître que le fait est vrai, mais déclare aujourd'hui que la signature a été surprise. Pour raconter de pareilles bourdes à ses lec teurs, le Matin les prend vraiment pour des imbéeiles ; aussi le Général veut-il encore une fois lui mettre le: nea dans ses mensonges insensés, prouver l'inexactitude de ce récit et corroborer celui du Figaro. Le décret a été signé par M. Grévy après 'une conversation de plus d'une heure qu'il eut avec le Général, à l'issue du conseil des mi nistres. L'entretien, commencé vers onze heures, prit fin entre midi et midi et demie, et M. Grévy, absolument convaincu qu'il n'y avait aucun danger à faire ce que le Général lui proposait, et que,|bien au contraire, c'était d'une nécessité absolue, signa le décret de sa propre volonté. II. est impossible que l'ancien président ne s'en souvienne pas. Quant à lui avoir fait si gner ce décret par surprise, et en le glissant parmi d'autres pièces soumises à la signature, c'est là un procédé de polémique enfantin, qui doit faire hausser les épaules à toute personne de bon sens, et ne peut avoir germé que dans une cervelle opportuniste. Au reste, le fait même d'avoir donné le jour à cette allégation, dont l'enfantillage le dis pute. à l'infamie, dans l'organe ferryste le Matin, en est la preuve. Le fait, en outre, de mêler , à cette affaire le général Brugère, indique suffisamment à quel pointnos adversaires sont à bout d'inventions perfides....