Extrait du journal

Sans souci ce l'heure présente, une •centaine d® jeunes gens et -d'hommes jeunes vont aller se balader à partir de demain . aux quatre coins de la France pendant 'trois semaines. Bien entendu, il n'est pas question pour eux d'aller à pied ; en train, on ne voit rien, on na jouit pas du paysage ; on ne çeut pas, s'arrêter quand on veut, on étouffe et c'est très cher. En auto ? Non pas. L'essence est hors de prix, et puis l'automobile ce n'est vraiment pas un sport qui vous développe les muscles. •L'avion est encore trop dangereux, la motocyclette trop bruyante, le cheval trop lent. Aussi ces jeunes gens, qui ont été sans nul doute les meilleurs de leur classe pendant l'année écoulée, vont en être récompensés. De généreux donateurs, de bonnes âmes leur offrent à chacun un vélo et -leur font visiter quelques-unes des plus belles villes de France. Un jour on fait trois ou quatre cents kilomètres, le lendemain on se repose, on visite le pays, on envoie des cartes postales, et puis l'on repart. Et (ainsi de suite pendant les vingt et un tours de villégiature, A chaque étape, les bonnes âmes les font masser, baigner, doucher, dorloter, leur remplissent la musette d'un tas de bonnes choses,-et _même remettent de l'argent è ceux qui se sont le mieux tenus. Efl Outre, on parle d'eux dans les journaux, parce qu'en, juillet, n'est-ce pas, les journaux n'ont pas grand'chose à se mettre sous la cent ; alors sous prétexte de sport et d'éducation physique, et de vie au grand air, on parle du voyage en vacances de ces jeunes gens £n termes hyperélogieux. On iles compare à des géants, des héros, des demicieux, que sais-je encore ? Tout ça, parce qu'ils ont pédalé sur nos belles routes; de France. Les côtes, tout le inonde sait que, lorsque c'est trop dur, | on descend de bécane et on continue h pied. Les descentes ?. Et alors la -roue libre, pourquoi que c'est ? Les intempéries ? Quoi ? Le froid ? En plein juillet, laissez-moi rire ! La pluie, la (boue, ; le vent ? C'est la même chose...