Extrait du journal

férenies parties du globe. Mais que l'on ne se méprenne pas sur notre pensée, nous n'entendons pas confisquer la liberté d'une nation au profit d'une thèse de droit; nous n'entendons pas soutenir que l'on peut forcer, par les armes, _un peuple à faire le commerce avec un autre peuple, ~lors même qu'il s'y refuserait, n'y trouvant pas son compte. L'Angleterre faisant deux fois la guerre à la Chine pour l'obliger a lui acheter un poison qui enivre et-abrutit le malheureux qui le mâche bu le fume, nous 'paraît avoir donné un détestable exemple. A Dieu ne plaise que nous engagions a l'imiter. Mais de quoi s'agit-il ici? H s'agit d'établir le droit de la mer, de la mer ouverte a tous par la nature elle-même comme le dit le ~rand jurisconsulte romain; il n'est donc pas question de violer la liberté d'ur~peuple, mais simplement de décider que sur un élément sans bornes et indivisible, toutes les nations du monde pourront se donner de paisibles rendez-vous et le sillonner pacifiquement de leurs navires. Rien ne nous semble plus juste il y a longtemps que les doges de Venise ou leurs ayant-droit ont renoncé à leurs solennelles fiançailles avec l'Adriatique....