Extrait du journal
Ah ! rêveur implacable, à quoi bon ce blasphème ? Méprisez tout, l'honneur, la fortune et vous-même, / Si rien ne vous est cher de ce qui nous sourit. Mais si vous êtes né du baiser d'une femme, Biffez ce vers splendide ou ment toute votre âme; Vous n'aviez pas d'enfant quand vous l'avez écrit. Qu'il a bien fait de renoncer à la politique avec toutes ses trivialités et toutes ses violences, çoui rester "ce qu'il a toujours été, un grand artiste. Si l'auteur vénéré qui a dit : « Le style, c'est l'homme même », avait pu lire ses beaux vers, je croirais volontiers que c'est Clovis Hugues qui lui a inspiré cette vérité classique. Il est de ces belles natures qui font aimer l'humanité, qui rendent bons, et ce qui touche en lui, ce qui par-dessus touf distingue son lyrisme, c'est cette grande sincérité, cette expression toujours sentie, cette émotion vraie qui font de lui un grand poète. Je disais tout à l'heure qu'il avait su se faire aimer des enfants. — Il a ce trait de commun avec Victor Hugo, dont il sembie s'inspirer parfois. — Et permettez-moi d'évoquer à l'appui de ce que j'avance un souvenir personnel qui se rapporte à mon enfance. C'était le 15 août, la fête de maman. Ce jour-là, j'avais ia douce habitude — les mamans aiment à être flattées' — de réciter, le soir, au dessert, une pièce de vers que je présentais d'abord, copiée de ma plus belle écriture, sur uneJfeuille de beau pa pier blanc, choisie à cette intention. Un silence profond s'établit parmi les convives, et d'une voix où tremblait une émotion mal conte nue, je commençai : LÀ PETITE COUSINE Un jour vint à notre maison Une petite demoiselle. C'était au temps de la moisson. J'étais en-vacances comme elle. Un beau sourire triomphant Etoilait sa lèvre mutine . Ma mère me dit : « Mon enfant-, - Voici ta petite cousine. » La crainte d'être trop long/m'empêche de citer en entier cette charmante pièce_ d'une n tu vêlé &i touchante; mais on connaît la suite. Mon émotion était contagieuse.; L'attendrisse ment devint général. Moi-mûme, au cours do moii récit, je m'étais tellement identifié avec mon sujet...
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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