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La Presse, 22 mars 1847

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La Presse
22 mars 1847


Extrait du journal

trailles; né de quelque esclave, il faut qu'on l'ait trompée en m'attachant à son sein. Le' danger m'a trop fait voir qui vous êtes. Non,je ne vous reconnais"plus pour mon père, ou,si eneffet vous l'êtes,, il,faut que.vous soyez le plus lâche des mortels, puisqu'étant arrivé au bout de la carrière'vous n'avez eu ni l'inclina tion ni 1e ^courage de mourir pour un fils, puisqu'enfin vous n'avez pas eu honte de laisser remplir ce devoir à une étrangère. Oui, cette étrangère -est la seule que j'aie le droit de regarder comme ma véritable mè re et comme mon véritable père. Il vous eût été;«gIorieux d'expirer pour un fils. Vous n'au riez sacrifié, après tout, qu'un reste de jours languissans. Par ce léger sacrifice, vous auriez racheté jie longues et d'heureuses années pour elle et pour moi, et je ne me verrais ,pas ré duit à souffrir les maux dont je gémis. Pour vous, vous, aviez joui de la plus douce desti née. Assis sur .le trône dès la tendre jeunesse, vous aviez en moi un héritier légitime, qui vous délivrait de la crainte de voir vos Etats en proie à un avide étranger; et ne me dites pas que c'est pourvenger votre vieillesse ^mé prisée que vous m'avez livré au trépas ; vous savez jusqu'où j'ai porté mon respect et mes complaisances pour vous et votre femme. Té moins l'un et l'autre de mes assiduités, voilà le prix 4ontvous les avez payées. Mais, je.vous en avertis, procurez-vous-en, s'il est possible, d'autres héritiers qui soient l'appui de votre vieillesse et qui prennent soin de vos funérail les ; car, pouflfcnoi, je déclare que je suis dé chargé de ce devoir. Regardez-moi comme mort. Il n'a pas tenu à vous que je fusse eu effet dans le tombeau, et, si je respire encore, j'en suis redevable à un autre libérateur. C'est à ce nouveau père que je dois toute la tendres se et les égards d'un fils. Je ne le vois que trop, les vœux des vieillards qui appellent la mort à leur secours sont pçu sincères. A les entendre,*leur course a trop duré; la mort vient-elle les presser, ils ne peuvent se ré...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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