Extrait du journal

beau visage, en y ajoutant son nom et son titre pour appoint. On finissait par lui donner raison en disant qu'il avait agi sagement, n'étant guère bon après tout qu'à faire la parade devant les dames. . Le bossu de la sous préfecture, d'abord foudroyé par la grande nouvelle, n'avait pas été le dernier à se mettre de la par tie. Il était, chose assez naturelle il pa raît, profondément humilié des' succès de son ami. Il convenait avec lui-même seulement, qu'il avait été pris pour dupe par le clerc d'avoué; que ce dernier, avec sa mine froide, le raillait intérieu rement alors qu'il pensait le frapper d'admiration par le récit de ses bonnes fortunes. Un bossu froissé dans son amour propre pardonne moins que tout autre, et M. Jacquet se promettait bien de se venger à l'occasion... Il avait même été un moment sur lé point de répandre l'aventure de Mlle Robin avec le comte de Pierreville, ce qui eut achevé de tuer Girard dans l'esprit des bons Virois, car le clerc d'avoué instruit le jour même par le bossu, n'eût pu exciper de son ignorance à ce sujet; mais la prudence était un trait distinctif du caractère de Jacquet, et elle lui avait vite fermé la bouche. C'était déjà' beaucoup, pen sait-il, que ce secret fût entre eux aeux maintenant. . D'ailleurs, il venait de songer tout à coup que Girard, en épousant Mlle Robin et avec élle une dot de plus d'un demimillion, allait devenir quelqu'un dans • l'arrondissement, et qu'il serait plus ha bile de s'en faire un protecteur qu'un ennemi. Ces petits compromis sont fré quents dans la vie civilisée... Il faut con venir que le bossu était, plus que per sonne, dans la nécessité d'agir avec adresse, de louvoyer; car, si d'un côté il ne voulait pas rompre en visière avec...