Extrait du journal

La discussion du projet de loi portant conversion do la rente cinq pour cent n'a pas été close hier ; elle continuera aujourd'hui, malgré l'épuisement du sujet. M. de Cassagnac a occupé hier la tri bune pendant une bonne partie de la séance et il a dit contre l'opération pro jetée tout ce qu'il était possible de dire, à tous les points de vue : financier et po litique. Les économistes pourraient trou ver qu'il n'a pas approfondi la question en se bornant à répéter ce que tout le monde a déjà dit sur l'inopportunité et les mauvaises conditions de l'entreprise du ministre des finances. M. de Cassa gnac peut s'excuser d'abord sur l'insuffi sance de sa science économique, ensuite sur les anecdotes, les bons mots, les traits plus ou moins fins dont il a bourré son discours. Nul autre que lui ne pouvait mettre les pieds dans les plats de la Ré publique avec cette désinvolture. Il y a de quoi .satisfaire les portières les plus curieuses. La France apprendra avec quelque surprise qu'on peut faire de la fausse monnaie dans la commission du budget, sans que M. de Cassagnac en sache rien ; elle apprendra avec bien plus d'étonner ment encore que si la République n'a pas sombré jusqu'à ce jour, et s'il lui reste quelque espoir de vie elle le doit aux grands barons de la finance. Il pa raît que nous vivons en ce moment sous le régime de « la traite des rouges ». Qu'est-ce à dire? Les républicains se laisseraient-ils mettre en vente sous le péristyle de-la Bourse comme jadis les...