Extrait du journal

On sait la grande pitié du théâtre, provincial. Il se soutient a peine dans! Je genre lyrique malgré les charges et les difficultés dont l'accablent, d'un côté, les municipalités, de l'autre, des éditeurs inconscients de leurs vrais intérêts et qui imposent aux infortunés directeurs de province, tous les fours de Paris sous la menace de terribles dédits s'ils s'avisaient, de vouloir échapper à leurs griffes. Mais le théâtre littéraire est, à travers la France, dans un état bien plus déplorable encore que le lyrique. Jadis, il y avait à demeure dans toutes les villes, des troupes de comédie et de drame qui tenaient, plus ou moins bien le public au courant du mouvement théâtral. Elles ont, depuis longtemps, disparu et les provinciaux en sont réduits à attendrè le passage "de fournées hasardeuses qui leur apportent des laissés-pour-compte ou des succès parisiens déjà bien éculés. Aussi faut-il saluer avec joie toute tentative qui voudra sortir la province de son marasme et lui offrir une nourriture théâtrale, saine et variée, puisée au réservoir du meilleur génie français....