Extrait du journal

J'entends bien, mais si nous savons que M. Caillaux est décidé à faire de grandes choses, nous ne savons pas encore quelles elles seront. M. Briand a condamné la politique pure. Ce n'est pas nous qui nous en plaindrons : il y a longtemps qu'il eût fallu la réduire à l'état de spectatrice. Mais alors M. Caillaux, vice-président du Conseil, se charge de tout, et pour qu'il prenne cette charge, il faut qu'il réussisse du premier coup Le Cabinet Caillaux — puisqu'il faut l'appeler par son nom — n'aura rien à craindre des attaques et des embûches si, dès l'abord, il court au but par des réalisations directes. Le seul moyen de mater un Parlement brouillon et susceptible, j c'est de le mettre en présence d'une action massive qui nous change de toutes les habiletés cousues de fil blanc qu'on a voulu nous faire prendre pour de la haute sagesse. Nous ne pouvons plus nous offrir le luxe de temporiser et de manoeuvrer. La seule sagesse, c'est de dire la vérité au pays, tout de suite, d'établir le bilan de nos dettes et ce que nous pouvons raisonnablement payer....