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La Presse, 25 septembre 1852

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La Presse
25 septembre 1852


Extrait du journal

contestable spécialité en finances, président de ' Chambre à la cour des comptes, ayant refjisé itérativement le ministère dés finances, qui lui a été plusieurs fois offert, propose d'instituer un Conseil général des impôts, proposition peu sub versive assurément ; à quel résultat M. d'Audif fret est-il arrivé ? Il y a quinze années au moins que, m'ap puyant sur l'exemple et l'autorité de Colbert, j'insiste sur la nécessité, si l'on veut contenir le débordement des budgets, de réduirele nombre des ministères à trois, afin de mettre en équibre les recettes et les dépenses et de centraliser la centralisation, ce faisceau mal lié qui, en juillet 1830 et en février 1848, s'est affaissé de luimême. Ce n'était là qu'une réforme administra tive ; à quel résultat suis-je arrivé, malgré l'ex périence et l'évidence qui me donnaient raison ? Assez et trop longtemps les réformes partiel les n'ont été qu'une fin de non-recevoir pour ajourner indéfiniment les réformes totales ; il faut que cette plaisanterie, infiniment trop pro longée, ait un terme. "Qu'on soit franc et qu'on dise : Nous ne voulons de réformes d'aucune sorte, ni des petites.ni des grandes, ni des par tielles ni des totales; nous voulons l'immo bilité. . J'ai divisé la France en trois grands partis politiques : # ■ Le parti de ceux qui Voudraient. faire une omelette sans casser d'œufs ; Le parti de ceux qui cassent les œufs sans savoir faire l'omelette ; Enfin le parti de ceux qui "casseraient les œufs, mais qui feraient l'omelette. Des trois partis, le premier est incontestable ment le plus nombreux ; survivant à tous les régimes tués .sous lui, il passe pour le plus ha bile ; il l'est en effet, puisqu'il a réussi s faire prendre l'impuissance pour la prudence. Le second parti, moins nombreux que le premier, apparaît périodiquement tout à coup, comme s'il sortait de dessous les pavés ; il fait une révolution sans qu'on ait eu le temps de se retourner la veille, mais le lendemain, il ne sait comment entreprendre la plus petite réfor me, encore moins comment l'accomplir. Le troisième parti se compose à peine d'une poignée d'hommes également détestés de ceux qui veulent faire l'omelette sans casser les œufs, et de ceux qui cassent les œufs sans savoir faire l'omelette. • • • ' ' Ce troisième parti, je l'avoue les yeux baissés et les mains jointes, c'est le mien. Non, je ne sais pas, non je ne saurais faire d'omelette, sans casser d'œufs. Ainsi, veut-on abolir les octrois? — Il faut réformer et transformer totalement l'impôt. Ne veut-on pas transformer et réformer l'impôt ? -r-Alors il ne faut plus sans cesse montrer en perspective la suppression des octrois. A quoi a abouti la fameuse commission d'euquête sur les vins présidée par M. Thiers ? — Elle a abouti, après deux années de délibéra tions, à l'impression de deux volumes in-4° in titulés : enquête législative sue l'impot des boissons, ordonnée par la loi du 20 décembre 1849. Un autre enquête a également eu lieu ; elle est intitulée : enquête parlementaire sue la situation et.l'organisation des services de la marine militaire, ordonnée par la lo i du 31 octobre 1849. Cette enquête forme également la matière de deux gros volumes in-4°, dont la ré daction fait le plus grand honneur à M. Collas, capitaine de marine marchande et membre de l'ancienne Assemblée législative. Qu'a-t-elle produit? — Ce qu'a produit l'autre. Cependant, les réformes sont aux révolutions...

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La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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