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La Presse, 26 décembre 1911

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La Presse
26 décembre 1911


Extrait du journal

tis en groupe pour l'Angleterre, et l'on commence à admettre l'hypothèse d'un re tour. vers Paris, en. passant par Le Havre. Mais l'on s'explique-mal comment ils ont pu opérer à partir du moment où ils ont abandonné l'automobile de M. Normand. S'ils sont repartis en automobile comme on -le prétend généralement., il a fallu que leurs précautions fussent prises à l'avance et qu'une seconde voiture Les attendit à Dieppe d'où ils seraient repartis à toute allure. Mais s'il en est ainsi, on aurait dû rstrouver leurs traces sur la route qu'ils ont suivie pour se rendre au Havre où ils se (Seraient embarqués. De ce côté, on ne trouve rien, pas même une indication. Au Havre tout a été fouillé; on n'a pas re marqué de voyageurs suspectai pas de chauffeur en livrée, pas d'homme brun au teint olivâtre ou basané. Et l'on se trouve un peu forcé d'en arri ver à l'hypothèse que nous émettions hier, ! celle du ehef de bande s'en allant seul né gocier les titres à Londres, tandis que ses complices revenaient * tranquillement à Paris. . ' - - ■ ;; •-Ge projet.était.relativement facile à' exé cuter. Sans avoir besoin d'attendre le train de marée, ils ont fort bien pu prendre pas sage dians le train qui part de Dieppe à 9 h. 58 du soir et arrive à Paris à 4 h. 35 du matin. Il y a mieux encore, ils ont pu descendre à Rouen pour s'y reposer des fatigues de leuir journée si mouvementée, et, le lendemain s'acheminer tranquille ment un par un ou deux par deux, vers Paris. Ils nè se seraient donc absentés que pen dant un jouir de Paris et leur absence a pu fort bien passer inaperçue dans les milieux où ils fréquentent généralement. Les pièces à conviction Ce matin, M. Gilbert, juge d'instruction, a reçu divers scellés faits à Dieppe et con tenant les objets trouvés dans la; voiture abandonnée par les malfaiteurs. Or, parmi les objets qui ont été retrouvés soit "dans la voiture ou à côté d'elle, il y a. dés outils ayant servi aux' réparations de la voiture, un manteau, d'automobiliste dit « peau de bique » et, chose curieuse, plu sieurs épingles à cheveux de dame. . Ces épingles se trouvaient placées sur' le coussin, de la voiture, à l'intérieur. On se demande si la personne qui est restée au dedans de l'automobile, et que nul n'a pu dévisager, n'était pas une femme ou une jeune fille. Cette troublante découverte rendra peutêtre les recherches plus faciles. On ne peut que le souhaiter, du moins. Le juge d'instruction, M. Gilbert, à qui incombe la lourde tâche de faire la lumière dans cette mystérieuse affaire, s'est rendu ce matin rue Ordener, et a fait relever un plan très exact des lieux, afin de mieux se rendre compte de la façon dont les mal faiteurs ont opéré. Avis aux amateurs La succursale de la Société Générale à Londres a, on le sait, offert une somme de 12.500 francs à toute personne qui don nerait une indication utile à l'enquête. Voici maintenant que le siège principal de Paris offre à son tour une même som me à celui qui apportera à la justice une piste ou tout autre renseignement permet tant de retrouver les malfaiteurs et... les titres. Lucien Doublon....

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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