Extrait du journal

Le licenciement d'un grand nombre de a temporaires » aggrave les difficultés du placement d'une foule de gens modestes qui autrefois trouvaient tant bien que' mai à se caser. Plus nous allons, et plus ceux qu'on peut appeler les vaincus de la vie ont de la peine à trouver l'emploi qui leur assurera l'existence quotidienne. Le « Je prendrai n'importe quoi » ; n'a jamais1 été plus commun qu'aujourd'hui. Celui-ci voudrait être planton, celui-là gar dien de bureau, un troisième accepterait une surveillance, un autre enfin se ferait volon tiers balayeur ou nettoyeur de carreaux. Mais presque tous ces postulants ont dé passé l'âge au delà duquel on ne peut plus Plétendre à quoi que ce soit. Orv fait maintenant une carrière comme planton ou comme balayeur. On s'enrôle de bonne heure, on se met dans• le train et on va jusqu'au bout, quelque restreint que soit l'avenir. Celui qui a une « place » s'efforce de la conserver, c'est bien naturel. Quëiques-uns de ces emplois sont, pour tant, si humbles, qu'on peut bien regretter qu'ils ne soient pas laissés à des malheureux qui, à quarante et cinquante ans, se trouvent être les victimes des circonstances ou de l'infortune et frappent à toutes lés portes. C'est un spectacle lamentable que celui de ces pauvres gens- sans emploi, mais II est bien affligeant aussi de constater que trop de forces sont gaspillées en de minimes travaux, que trop de professions utiles sont désertées ou insuffisamment fournies. Nous ne sommes pas toujours d'accord avec M. Chêron, mais nous lui concédons volontiers que ceux qui savent rester à la terre nous donnent un bon exemple., L'attrait des villes, des grandes agglomé rations urbaines est trop décevant pour qu'on ne mette pas en garde contre lui'un nombre toujours plus grand de malheureux. André PAYER....