Extrait du journal
FEUILLETON. THÉÂTRES. opéra. —opéra-comique.— subventions. Puisque notre confrère en feuilleton, M. Alexandre Dumas, a abordé la question des subventions, à propos d'un second théâtre français, nous allons dire quatre mots de la manière dont on entend la subvention au pouvoir, et par conséquent des espérances qu'on peut fonder sur la justice . ministérielle : nous ne parlerons que de l'Opéra et de l'Opéra-Comique. Il fut un temps où la restauration, qui n'allait jamais de sa personne à l'Opéra, payait magnifiquement les dépenses de l'Opéra; quoi qu'on en dise, ceci était passablement royal. Aujourd'hui l'Opéra ne reçoit plus de subvention que de l'état, et d'argent que d'un certain nombre de bourgeois de toute classe, qui tirent plaisir de leur argent, et qui occu pent assid'tmo.nt la loge qu'ils louent. Personne, ne s'en plaint; une loge ■vide au milieu de la salle fait toujours mauvais effet.Toutefois, dans ce temps qui n'est plus, l'Opéra était géré par u:i di recteur aux frais de l'état et de la liste civile, etbonan, mal an, il en coû tait dé neuf cents à neuf cent cinquante mille francs aux bailleurs de fonds; on a atteint le million tout rond. Après la révolution, de 1850 on voulut mettre un peu d'ordre et d'économie dans celte dépense, et l'Opéra fut adjugé à celui qui en soumissionna l'entreprise au prix le moins élevé. Ce soumissionnaire fut M. Yéron, et la somme convenue fut sept cent cinquante mille francs par an. Quelque temps après que ceci se passait à l'Opéra, on mettait de mê me l'administration de l'Opéra-Comique au rabais, et on l'adjugeait, après plusieurs déconfitures, au directeur actuel, pour. la somme de cent quatre-vingt mille livres. Que vous semble de ceci, n'est-ce pas fort juste et véritablement pa ternel? personne ne dit le contraire. Et-pour notre part, nous admirons la prudence ministérielle qui adjuge la direction de l'art musical en France, comme on fait d'une fourniture de casques de cuir bouilli; en core s'inquiète-t-on à la guerre si le fournisseur,connaît les cuirs bouillis; tandis qu'aux beaux-arts on ne s'informe môme pas si l'entrepreneur d'un théâtre sait lire et écrire. Mais ceci n'est rien ; c'est la suite qu'il est curieux d'apprendre....
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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