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La Presse, 27 décembre 1866

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La Presse
27 décembre 1866


Extrait du journal

que vous ne lui portiez le bouqliet vous-même. — De votre part? — Non, pour votre coaspte personnel, si le cœur vous en dit. •—Vous renoncez donc aussi à Lydia? — Vous l'avez dit. — Après tout ce qu'elle vous a coûté, vous allez-vous la laisser enlever par ce niais de sir Cromby ou par ce fat impertinent qui s'appelle Clarence Ludlow. — Je laisse le champ libre à tous les préten dants. Que voulez-vous ? Lydia et ses pareilles n'ont plus pour moi la moindre saveur, et je ne vois pas pourquoi je continuerais à perdre mon argent et mon temps dans une société où je ne trouve plus que l'ennui. — C'est parfaitement raisonné, répondit le capitaine, qui tombait de surprise en surprise. Pendant que vous êtes en voie de réformes, pourquoi ne feri.ez-vous pas vendre aussi -vos chevaux de course? —> J'y ai déjà songé, dit le jeune lord du ton le plus naturel et le plus sérieux. — Comment ! s'écria Robert, prenant un air véritablement scandalisé, vous, lord Stilling, vous iriez déserter le turf, le plus noble passetemps d'un gentilhomme anglais I — J'ai beaucoup réfléchi depuis quelques jours, dit George avec une dignité que son cou sin ne lui avait pas encore vue, et mes ré flexions m'ont amené à penser que s'occuper des grands intérêts de son pays est, pour un gentilhommè anglais, un meilleur passe-temps que de s'occuper de chevaux, et qu'il vaut mieux se faire un nom à la Chambre haute que sur le turf. Quant aux économies dont vous pariez, peu m'importe qu'on les raille; les pau-, vres gens de mes domaines n'auront pas à s'en plaindre. -i- Allons I je vois que c'est une conversion complète ! dit le capitaine d'un air résigné. Cela est fort méritoire, sans doute, mais la trans formation.a été bien subite pour être sérieuse. — Ce n'est pas d'hier, que j'ai pris le parti qui semble tant vous étonner, répliqua George. 11 y a déjà près d'un an que cette existence de plaisir et d'oisiveté me pèse et que je médite de m'y arracher.. Grâce à vous, mon cher cousin, j'ai mené cette vie si bon train, que je la con nais maintenant aussi à fond que vous-même. Je ne vous en veux pas d'avoir ainsi précipité mon éducation, car ma précoce expérience m'a donné promptement la satiété et le dégoût d'un genre d'existence qu'il ne faut pas prolonger au delà d'un certain âge. — D'après ce que vous venez de me dire, j'ai tout lieu de croire, mylord, que vous en avez aussi grandement assez de là société de Robert Witson. — Que dites-vous là, mon cher Robert? répondit-vivement George, Vous déplairait-il donc J...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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